Après Charlie Chaplin et la musique selon Picasso, la Philharmonie de Paris va ériger Renaud en vedette pendant six mois. Une Putain d'expo, si l'on en croit le titre sélectionné pour l'événement qui se tiendra du 16 octobre 2020 au 2 mai 2021, dans le 19e arrondissement de notre capitale. À l'origine de cette idée lumineuse, qui s'apprête à faire un véritable boucan d'enfer, le frère jumeau de l'artiste, David Séchan. Et si l'on est sûr de retrouver chaque détail de sa carrière, des inédits et des pièces de collection empruntées à leurs propriétaires, un épisode sera passé sous silence.
Il s'agit d'un moment fondamental de la vie de Renaud dont il ne s'est "jamais remis", comme le rappelle le journal Le Figaro. "Il ne veut plus en parler", précise-t-on à ce propos. En 1985, l'ancien compagnon de Romane Serda s'était rendu en URSS en rêvant d'une certaine utopie politique qui correspondait à ses idéaux. Mais en jouant sur la scène d'un festival des jeunesses communistes, le pauvre Mister Renard est tombé de haut. En entonnant Le Déserteur, dont les paroles "Quand les Russes, les Ricains feront péter la planète, moi, j'aurai l'air malin avec ma bicyclette", il a vu une grande partie de son audience quitter les lieux "sur ordre des apparatchiks".
Je ne suis pas mort !
Cette exposition est le fruit d'un travail de longue haleine. Avant que Renaud accepte d'être au centre d'une telle rétrospective, sa famille a dû trouver les arguments. "Il y a un an, il a fallu le convaincre, explique son frère. Il nous disait 'Je ne suis pas mort !', puis il s'est pris au jeu, a ouvert ses archives et, maintenant, il brûle de venir." La date de sa visite, hélas, est reportée. Hospitalisé à la clinique du Pic Saint-Loup, à Saint-Clément-de-Rivière, au nord de la ville de Montpellier, l'artiste reste alité pour un séjour de moyenne durée à cause d'un emphysème pulmonaire. "Putain de tabac"...