Le critique de cinéma américain Roger Ebert est mort le 4 avril à l'âge de 70 ans d'un cancer qu'il combattait depuis plus de dix ans, selon une annonce du Chicago Sun-Times, le journal pour lequel il avait travaillé plus de quarante ans durant. Premier journaliste de cinéma à avoir été récompensé du prix Pulitzer, en 1975, il est un pilier de la critique cinématographique américaine depuis presque un demi-siècle, soutien et artisan du Nouvel Hollywood et personnalité de la télévision.
Le journaliste, qui officiait en presse écrite, à la télévision et sur Internet, et dont l'assentiment - symbolisé par deux pouces pointés vers le haut - était recherché par tous les cinéastes, avait commencé à travailler pour le Chicago Sun-Times en 1967.
Roger Ebert "a célébré l'excellence au cinéma tout en dénonçant la piètre qualité, le manque d'originalité ou la médiocrité [de certains films] avec un regard aiguisé, un esprit vif et une profonde culture qui ont enchanté ses millions de lecteurs et de spectateurs", écrit le journal Chicago Sun-Times.
Barack Obama a affirmé quant à lui que "le cinéma ne serait plus le même sans Roger Ebert". En plus du président américain, les plus grands noms du septième art ont manifesté leur tristesse. Le réalisateur de Taxi Driver, Martin Scorsese, qui travaille sur un film consacré au critique, a qualifié sa mort de "perte incommensurable pour la culture du cinéma et la critique de film". Le père d'E.T., Steven Spielberg, a dit : "Roger adorait les films. Ils étaient sa vie. Ses critiques allaient bien plus loin que deux pouces vers le haut ou deux pouces vers le bas. Il écrivait avec passion et une grande connaissance du cinéma et de son histoire." Malade depuis 2002, Roger Ebert a continué de travailler sur son site Internet rogerebert.com, qui devait mettre à disposition ses archives de 10 000 critiques de films. En 2005, il devient le premier critique de cinéma à recevoir son étoile sur le célèbre Walk Of Fame à Hollywood. Étoile que des fans sont venus fleurir depuis l'annonce de sa mort.
Dans un émouvant communiqué, son épouse depuis vingt ans, Chaz, dévastée par sa disparition, a déclaré : "Pas de peine, pas de souffrance, juste un départ calme et digne." Elle le décrit par ces mots : "Mon mari, mon ami, mon confident et mon partenaire si brillant."