

Ce long chapitre va-t-il enfin se refermer pour de bon ? Mardi 6 décembre, la Cour suprême de Pologne a définitivement mis fin à la procédure d'extradition vers les Etats-Unis du cinéaste franco-polonais Roman Polanski, poursuivi par la justice américaine pour le viol d'une mineure en 1977.
Selon une dépêche AFP, la Cour "rejette le pourvoi en cassation" introduit par le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro. La décision de la cour met fin à cette procédure d'extradition entamée en 2014 à la demande de la justice américaine. Le juge a expliqué que la Cour avait décidé de soutenir la décision du tribunal de Cracovie qui avait déjà refusé l'extradition de Polanski en 2015, et de repousser l'argumentation du ministre polonais.
Roman Polanski, 83 ans, n'a pas assisté à l'audience où sa présence n'était pas requise. "Il est à Paris, en train de tourner un film", a déclaré l'un de ses avocats, Jerzy Stachowicz. "C'est clos en Pologne, en Suisse, en France, on espère que ce sera clos un jour aux Etats-Unis", a-t-il ajouté, alors que l'avocat français du cinéaste, Hervé Temime, se félicitait de "cette décision qui met un terme à une procédure ubuesque".
Si ce rebondissement ne concerne pas le fond de l'affaire - Roman Polanski, à l'époque âgé de 43 ans, avait été poursuivi pour avoir violé Samantha Geimer, 13 ans - l'homme "a déjà purgé sa peine" selon le juge Michal Laskowski. Alors que l'accord conclu avec le tribunal américain prévoyait 90 jours de prison, l'artiste a passé au total 353 jours en détention aux Etats-Unis et en Suisse. "38 années se sont déroulées depuis l'événement en question, la partie lésée a publiquement pardonné à Roman Polanski, et ce dernier lui a versé le dédommagement qu'elle réclamait", a-t-il ajouté. Depuis tout ce temps, Roman Polanski n'a eu aucun conflit avec la justice, depuis plus de vingt ans il mène une vie familiale stable, il travaille et c'est un citoyen polonais âgé de 83 ans."
Craignant d'être extradé, le réalisateur du Pianiste et de Répulsion s'est abstenu de venir en Pologne, comme en octobre où il a dû renoncer, à son grand regret, à assister aux obsèques d'un autre grand du cinéma, Andrzej Wajda, qui repose à Cracovie, au même cimetière que le père de Polanski.