On attendait une réaction et elle a été pour le moins radicale ! Deux semaines seulement avant la prochaine cérémonie (qui sera animée le 28 février par l'hilarante Florence Foresti), le président des César, Alain Terzian, annonce dans un communiqué la "démission collective" de la direction et du conseil d administration de l'Académie des César.
La déclaration est sans équivoque : "Pour honorer celles et ceux qui ont fait le cinéma en 2019, pour retrouver la sérénité et faire que la fête du cinéma reste une fête, le conseil d'administration de l'Association pour la Promotion du Cinéma (Académie des Arts et Technique du Cinéma) a pris la décision à l'unanimité de démissionner. Cette démission collective permettra de procéder au renouvellement complet de la direction. L'assemblée générale qui se réunira après la cérémonie du 28 février 2020, pourra élire une nouvelle direction pour préparer ainsi, sous l'égide du CNC, les modifications des statuts fondateurs de l'Association pour la Promotion du Cinéma, et mettre en oeuvre les mesures de modernisation annoncées".
Il faut dire que depuis le début de l'année les polémiques s'enchaînent. Tout a commencé mi janvier lors du dîner des Révélations. Alors que tous les candidats préséléctionnés dans les catégories "Espoirs" viennent tous les ans accompagnés d'un parrain (toujours un grand nom du cinéma et des arts) on apprenait que plusieurs personnalités (dont Virginie Despentes et Claire Denis) ont été écartées sans aucune raison. Durant ce dîner, plusieurs stars (Marina Foïs en tête) ont poussé un coup de gueule. Ce n'était que le début des ennuis...
Le 29 janvier, nouvelle polémique lors de l'annonce des nommés. Le grand public découvre que J'accuse de Roman Polanski est en lice pour douze prix, dont ceux du meilleur réalisateur et meilleur film. Rappelons que le réalisateur a été accusé de viol en 1977 et que depuis, 11 autres femmes auraient délivré des témoignages accusateurs.
Enfin, lundi 10 février, dans une tribune publiée lundi soir dans Le Monde, quelque 400 personnalités dont Omar Sy , Bertrand Tavernier, Michel Hazanavicius, Jacques Audiard, Céline Sciamma, Virginie Efira et Agnès Jaoui ont réclamé une "réforme en profondeur" de l'Académie des César. Parmi leurs griefs, l'AFP rapportait des "dysfonctionnements", une "opacité des comptes" ou des statuts qui "n'ont pas évolué depuis très longtemps" et reposent encore et toujours sur "la cooptation".