Titeuf : Le héros de Zep interdit aux parents
Publié le 16 février 2012 à 22:11
Par Benoit Z.
Le dessinateur Zep et son personnage de Titeuf le 12 octobre 2004 au musée Grévin à Paris Le dessinateur Zep et son personnage de Titeuf le 12 octobre 2004 au musée Grévin à Paris© Abaca
Un épisode de Titeuf, adapté pour France 3
Le dessinateur Zep le 27 mars 2011 à Paris lors de l'avant première de Titeuf, le film
Le dessinateur Zep et son personnage de Titeuf le 12 octobre 2004 au musée Grévin à Paris
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Choisir le prénom de son enfant peut parfois se révéler très compliqué... Et encore plus lorsque l'on souhaite attribuer un prénom de héros de bande dessinée à sa progéniture.

Le petit Grégory, dont le second prénom est Léo, ne s'est pas toujours appelé comme ça. A sa naissance, ses parents lui donnent comme premier prénom Titeuf, d'après le célèbre héros de bande dessinée pour enfants créé par le dessinateur Zep. Mais le 7 novembre 2009, jour où son papa se rend à la mairie pour déclarer la naissance de son fils, l'officier d'état civil tique sur le prénom, comme le révèle l'AFP, citant le blog de la journaliste judiciaire du Monde Pascale Robert-Diart.

Il informe alors le procureur de la République, le prénom Titeuf lui paraissant contraire à l'intérêt de l'enfant. Visiblement, le parquet n'est pas un grand fan du personnage dont les aventures se sont écoulées à plus de 17 millions d'exemplaires et poursuit les parents devant le tribunal de Pontoise, qui ordonne aux parents de prénommer leur fils Grégory, Léo.

Mais la famille n'en reste pas là et fait appel. Le 7 octobre 2010, la cour d'appel de Versailles rejette l'appel, arguant du fait que Titeuf, le personnage de BD adapté depuis à la télévision et au cinéma, est "un personnage caricatural, bien que plutôt sympathique, destiné à faire rire le public en raison de sa naïveté et des situations ridicules dans lesquelles il se retrouve". Titeuf doit donc être retiré de l'acte de naissance, au motif qu'il est "de nature à attirer les moqueries tant de la part des enfants que des adultes en raison de la grande popularité du personnage en France depuis plusieurs années, et que l'association du prénom Titeuf au personnage de pré-adolescent naïf et maladroit risque de constituer un réel handicap pour l'enfant devenu adolescent puis adulte, tant dans ses relations personnelles que professionnelles".

L'histoire aurait pu en rester là, mais les parents sont des fans absolus de Titeuf, et se pourvoient donc en cassation... Et le 15 février, l'histoire trouve sa conclusion définitive... Une fois de plus, la justice a rejeté la demande des parents : "la cour d'appel a estimé qu'il était contraire à l'intérêt de l'enfant de le prénommer Titeuf."

Une décision surprenante lorsque l'on sait que des enfants se sont fait appeler Thorgal ou Superman, sans que visiblement personne n'y trouve à redire. Tout comme dans la ville de naissance de Grégory, où le sociologue Baptiste Coulmont, auteur d'une Sociologie des prénoms (La Découverte, 2011), a mené l'enquête, relevant que dans les mois précédents la naissance de celui qui aurait pu s'appeler Titeuf, l'état civil avait enregistré la naissance de Kara, Logan, Skyla et Séphyr-Bonnie...

Quant à Zep, il a révélé au site internet 24heures.ch qu'il n'était pas pour une telle pratique : "Ce sont des cas assez courants de fans qui veulent transmettre leur passion à leur enfant. Mais ce n'est pas une bonne idée de nommer son enfant Titeuf ! Ni Thorgal, Tarzan ou Spirou. Le prénom influence forcément l'enfant dans son développement alors il vaut mieux éviter d'en choisir un qui est déjà associé à un personnage. C'est comme enfermer son enfant dans une histoire qui n'est pas la sienne... C'est touchant de la part des fans, mais pas acceptable en tant que parents."

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