Valérie Trierweiler 'La Frondeuse' : Elle porte plainte, Patrick Devedjian aussi

Réactualisation : On s'attendait à la résistance de Valérie Trierweiler, on pouvait également prévoir que Patrick Devedjian rejoindrait la fronde. Le président du Conseil général des Hauts-de-Seine a lui aussi décidé de porter plainte pour diffamation, selon son entourage qui s'est confié à l'AFP, contre les journalistes Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn, auteur d'une biographie non autorisée de la première dame, Valérie Trierweiler - La Frondeuse (parution ce 11 octobre) atteignant à sa vie privée. Les auteurs y révèlent notamment, comme ils l'ont fait savoir en amont de la sortie du livre dans un entretien avec l'hebdomadaire Point de Vue, qu'il "y aurait eu une relation intime entre Patrick Devedjian et Valérie Trierweiler qui aurait duré plusieurs années" alors que les deux intéressés "étaient engagés" (lui avec son épouse de longue date Sophie Vanbremeersch, elle avec son mari Denis, dont elle est divorcée depuis 2010 au terme d'une procédure qui a duré trois ans).

Le 10 octobre 2012 à 20h50 : Face à La Frondeuse, Valérie Trierweiler a décidé d'honorer le trait de caractère qu'on lui prête au point d'en faire le titre d'une biographie à grand spectacle, et de se révolter. On s'y attendait.

La compagne de François Hollande n'a pas attendu que la biographie (non autorisée) rédigée à son propos par les journalistes Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn soit dans les librairies, dès jeudi 11 octobre, pour porter plainte pour "diffamation et atteinte à la vie privée" contre ses auteurs, a annoncé mercredi son avocate Me Frédérique Giffard.

L'avocate, qui a fait savoir par voie de communiqué que le dépôt de plainte était "en cours", dénonce "le caractère des propos sous forme d'affirmations des auteurs, adossés à des rumeurs non avérées et malveillantes visant à salir sa personne et ses proches" qui ont conduit sa cliente à "prendre cette décision".

Si l'ouvrage s'attache globalement à brosser le portrait d'une femme "à la fois attachante et pétrie de contradictions", à la fois "fleur bleue" et perfectionniste dans son destin, qu'elle a pris en main, mais aussi en tant que première première dame à aller jusqu'au bout de son désir d'indépendance en dépit de son statut, il contient également quelques révélations tapageuses, concernant notamment la vie sentimentale passée de l'actuelle partenaire du président de la République. Les auteurs s'exprimaient d'ailleurs en avant-première dans les pages de l'hebdomadaire Point de Vue, paru mercredi, sur une supposée "relation intime entre Patrick Devedjian et Valérie Trierweiler qui aurait duré plusieurs années" alors que les deux intéressés "étaient engagés", et sur la manière dont Valérie Trierweiler aurait repoussé fermement les avances d'un Nicolas Sarkozy qui l'aurait "repérée" du temps où il était ministre de l'Intérieur.

Me Giffard, qui représente Valérie Trierweiler, a fait valoir que les documents de présentation de La Frondeuse revendiquaient "à tort" des "entretiens exclusifs" avec la compagne du chef de l'Etat. Dans leur entretien avec Point de Vue, Christophe Jakubyszyn, nommé mardi directeur adjoint en charge du service politique de TF1-LCI, et Alix Bouilhaguet, grand reporter au service politique de France 2, se voulaient transparents quant à la "participation" de la première dame dans le processus de rédaction : "Rien n'a été autorisé, a concédé Alix Bouilhaguet. Nous avons formulé notre souhait de la rencontrer pour notre enquête. Lorsque nous l'avons vue, ce n'était pas officiellement pour le livre et ce n'était en aucun cas une conversation sous contrôle. Nous ne l'avons pas piégée non plus, mais Valérie Trierweiler est une femme complexe qui fait trois pas en avant pour en faire deux en arrière... Nous lui avons en tout cas permis de donner sa version." Et Christophe Jakubyszyn de compléter : "Elle ne nous a pas accordé d'entretien formel pour ce livre. Elle avait peur des citations, mais nous l'avons vue puis contactée régulièrement afin de vérifier des informations. Elle savait que nous mènerions notre enquête de toute façon, elle a préféré pouvoir mettre fin à certains fantasmes. Notamment sur le fait qu'elle n'était pas divorcée alors que le divorce a été engagé en 2007 et prononcé en 2010."

De toute évidence, il restait encore des éléments à expurger. Informés de la plainte de Valérie Trierweiler, les auteurs de La Frondeuse ont réagi auprès de l'AFP : "On prend note de cette décision et on va laisser la justice suivre son cours. Cela marque une nouvelle fois les ambiguïtés entre le pouvoir et les journalistes en France."

Avec plusieurs ouvrages consacrés en cette rentrée à une première dame déjà accablée par les sondages, chahutée dans les médias, et qui venait de faire dans Ouest-France son mea culpa pour les errements de ses six premiers mois, ce n'est peut-être que le début d'un feuilleton judiciaro-politico-littéraire.