Judith Godrèche a récemment porté plainte contre le réalisateur Benoit Jacquot et le metteur en scène Jacques Doillon, pour viols sur mineurs, avant de prononcer un discours très attendu vendredi à l'Olympia à l'occasion des César 2024. Le lendemain, l'actrice regrettait pour Le Parisien de n'avoir reçu que très peu de messages suite à sa prise de parole, visant à dénoncer de manière générale les violences faites aux femmes et inciter celles qui subiraient ou auraient subie ce genre de violences à elles aussi sortir du silence : "Ceux qui m'ont envoyé des messages se comptent sur les doigts de la main. Il y a un silence que je vis au jour le jour."
Ce lundi 26 février, elle était l'invitée de Yann Barthès dans Quotidien sur TMC. La maman de Tess et Noé s'est alors exprimée sur la manière dont elle a vécu son discours : "C'est particulier, j'étais très concentrée. C'est assez étrange comme effet de se voir dans ce moment-là. C'était compliqué d'arriver sur ce plateau, mais c'est une question de courage. Je peux m'exprimer sur mon téléphone, sur les médias, mais ce face-à-face était nécessaire. En tout cas, il me semblait que dire 'non', c'était manquer de courage, et donc oui je voulais aller au bout de cette démarche. Et parler à mon milieu, à ma famille, de la manière la plus sincère et dans une optique positive, de reconstruction et dans le but de poser des questions."
Elle a ensuite évoqué la réaction du public : "Si je sens que la salle a adhéré à mon propos ? Non...C'est un lieu immense, la salle est éclairée autant que la scène, c'est une confrontation assez violente, j'ai l'impression d'arriver à un diner de famille auquel j'ai pas forcément été invité. Il faut laisser le temps au cinéma de se déconstruire." Elle ajoute : "Ce que j'ai fait est complément 'hors-cadre', on est au Moyen Âge, ce qu'une actrice est censée dire, ne pas dire...Moi je sens bien que je mets les pieds dans le plat. Et je fais tout déborder, je casse le plat..."
Elle a ensuite répondu au président du conseil de surveillance de Gaumont Nicolas Seydoux, qui n'avait pas adhéré à cette démarche : "Il ne sait pas de quoi je parle. Je parle d'un univers qui tout entier écrase la parole des femmes, un univers dans lequel il se passe des choses terribles, c'est un reflet de la société, tout le monde peut avoir un avis, positif comme négatif, la vraie question c'est qu'est ce qu'on fait maintenant ? Quel dialogue on engage désormais ? J'espère que beaucoup de femmes et d'hommes vont oser prendre la parole. Mais que tout le monde donne son avis, je m'en fiche complétement..."
Rappelons enfin que Judith Godrèche sera entendue par la délégation sénatoriale aux droits des femmes, jeudi prochain.