Judith Godrèche a récemment accusé les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon de viols sur mineure. Ce vendredi 23 février 2024, elle était attendue sur la scène de l'Olympia (Paris), à l'occasion du déroulement de la 49e cérémonie des César, pour prononcer un discours contre les violences sexistes et sexuelles, elle qui prendra également la parole au Sénat le 29 février prochain.
"Nous pouvons décider que des hommes accusés de viols ne puissent pas faire la pluie et le beau temps dans le cinéma. Ça, ça donne le ton, comme on dit. On ne peut pas ignorer la vérité. On peut pas être à un tel niveau d'impunité, de déni, et de privilège qui fait que la morale nous passe par-dessus la tête. Nous devons donner l'exemple. Ne croyez-pas que je vous parle de mon passé, qui ne passe pas. Mon passé, c'est aussi le présent des 2000 personnes qui m'ont envoyé leurs témoignages. Le monde nous regarde, nous avons la chance d'être dans un pays où il parait que la liberté existe. Alors, avec la même force morale que nous utilisons pour créer, ayons le courage de dire tout haut ce que nous savons tout bas....", a t-elle notamment déclaré, avec beaucoup d'émotion, alors qu'elle était acclamée par la salle dès son arrivée, puis fortement applaudie à la fin. Le public était très ému.
Précisons que c'est dans le cadre de la sortie de sa série Icons of French Cinema, dans laquelle elle raconte son histoire, que l'actrice a récemment décidé de tout dévoiler, avant que d'autres actrices comme Anna Mouglalis, Isild Le Besco ou Vahina Giocante n'apportent elles aussi leurs témoignages. Sa volonté étant notamment, à travers ces sorties médiatiques et son discours de ce soir,de pousser d'autres comédiennes à dénoncer, elles aussi, les comportements problématiques rencontrés avec leurs homologues masculins...
Pour rappel, la cérémonie des César n'a pas été épargnée, par le passé, par des polémiques sur ce sujet. On se souvient notamment du prix en tant que meilleur réalisateur reçu par Roman Polanski en 2020 (il n'était pas sur place)dans une fin de soirée tendue puisqu'il était déjà depuis un bon moment accusé de violences sexuelles. Adèle Haenel était sortie avec fracas de la cérémonie, tout comme Florence Foresti qui, présentatrice à l'époque, n'était pas remontée sur scène après l'annonce.
Cette année, c'était différent, puisqu'aucun invité n'a été condamné ou mis en examen pour agressions sexuelles au viols. Notons enfin la présence attendue devant l'Olympia, en amont de la cérémonie, des membres de la CGT Spectacles qui avaient exprimé, dans un communiqué publié pour annoncer le mouvement, leur soutien à Judith Godrèche.