Biographie
- Naissance : 15 octobre 1920, Rodosto (Turquie)
- Décès : le 11 janvier 2002 (81 ans), Bagnolet
- Signe astrologique : Balance
- Résidence : France
Henri Verneuil, ou plutôt devrait-on dire Achod Malakian, est né le 15 Octobre 1920 à Rodosto (Turquie) et a grandi à Marseille auprès des siens, rescapés du génocide arménien.
Henri Verneuil entre à l'Ecole Nationale d'Arts et Métiers d'Aix-en-Provence en 1942. Après l'obtention de son diplôme, il trouve un travail de journaliste, puis devient rédacteur en chef du magazine Horizon. Il se lance bientôt dans le cinéma, son désir depuis des années.
La première rencontre capitale de sa vie sera Fernandel, qui jouissant déjà d'une renommée considérable, accepte de jouer dans un court-métrage qu'il tourne dans les environs de Marseille. De leur collaboration suivront sept long-métrages dont La Table aux Crevés (1951), Le Fruit Défendu puis Le Boulanger de Valorgue (1952).
En 1954, Le Mouton à Cinq pattes où Fernandel partage la vedette avec Gino Cervi, (et qui se situe chronologiquement entre Le Retour de Don Camillo et La grande bagarre de Don Camillo, deux succès publics considérables), lance Verneuil dans la course à l'Oscar du meilleur film étranger. Puis en 1959, le très célèbre La vache et le prisonnier, leur dernière collaboration, la plus aboutie, et l'un des derniers grands films de Fernandel.
Entre temps, Henri Verneuil fait d'autres rencontres déterminantes, celle de Gabin notamment, avec qui il tournera cinq films, Michel Simon dans le rôle de Maigret (Brelan d'As, 1952), puis Françoise Arnoul et Daniel Gélin en 1954 dans le magnifique Amants du Tage, d'après Kessel.
Mais tout le talent de Verneuil éclate en 1955, avec Des gens sans importance, qui reste sans doute l'un des ses meilleurs films. Dans les années qui suivent, Verneuil continue à beaucoup tourner. Il retrouve Gabin et Bernard Blier, avec notamment Le Président, une autre adaptation de Simenon.
Malgré une première collaboration en demi-teinte, Paris Palace Hôtel en 1956, Boyer et Verneuil se retrouvent dans Maxime, avec Arletty et Michèle Morgan, un film majeur dans l'oeuvre de Verneuil. En 1964, Verneuil adapte Week-end à Zuydcoote, d'après Robert Merle. La photographie de Henri Decaë est formidable, et la musique de Maurice Jarre, à la hauteur du spectacle. Henri Verneuil a désormais 44 ans.
Avec Mélodie en sous-sol (1961), un polar à l'américaine, il décroche le Golden Globe du meilleur film étranger et attire les regards des producteurs étrangers. Avec ce film, Verneuil s'ouvre les portes d'Hollywood et se rend à Los Angeles. Il signe avec Carlo Ponti (le producteur des films d'Antonioni, de Dr. Jivago ou du Mépris de Godard) puis avec Jacques Bar, et la MGM lui confie les rênes de deux films : La Vingt-cinquième heure avec Anthony Quinn, puis La Bataille de San Sebastian, un Western mexicain avec Charles Bronson et Anthony Quinn.
Après cette expérience américaine, en 1969, Verneuil retrouve la France. Il est désormais qualifié de "plus américain des réalisateurs français". A partir de cette période, ses films changent. Il tourne Le Clan des Siciliens, avec Gabin, Delon, et Ventura à la réalisation impeccable, grâce à la musique de Morricone et les images d'Henri Decaë.
Verneuil réalise par la suite une série d'oeuvres interprétées par Belmondo : Le Casse (1971), il l'associe à Gabin dans Peur sur la Ville (1974), puis Les Morfalous (1984) qui seront des gros succès au box office. Alors qu'en 1974, il avait réuni Yul Brynner, Henry Fonda et Dirk Bogarde dans le thriller d'espionnage de Pierre Nord, Le Serpent, Verneuil s'essaie en 1979 à un thriller politique avec Yves Montand et sort le très réussi I...comme Icare.
Mille Milliards de Dollars (1981), qui marque l'unique collaboration Dewaere / Verneuil, est un également un thriller bien écrit et interprété avec brio. A partir de 1984, Verneuil ne reprendra la caméra que pour filmer son autobiographie, en deux parties Mayrig (Maman en arménien), en 1991 et 588 rue Paradis en 1992, avec Claudia Cardinale, Richard Berry et Omar Sharif.
Henri Verneuil a dirigé presque toutes les grandes figures du cinéma français, à l'exception de Bourvil, puisque même Louis de Funès tient un petit rôle dans l'un de ses films. En 1996, le cinéma français le gratifie d'un César d'honneur et en 2000, il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts. Pour lui, deux reconnaissances, qui l'auront réconcilié avec un pays où il s'est souvent senti étranger. Mais ses plus belles récompenses restent ses enfants : Sophie, Patrick (né d'un premier mariage), Sevan et Kayané qu'il a eus avec sa seconde épouse, Véronique.
Depuis 11 janvier 2002, Henri Verneuil n'est plus. Il a marqué à sa manière d'une empreinte tenace le cinéma français des années 50, 60 et 70.
Le fils d'Henri Verneuil, Sevan, a participé à l'émission Star Academy en 2007, et a sorti quelques singles dont Señor Azzad.
Filmographie :
1993 : 588, rue Paradis (+ scénariste)
1992 : Mayrig (+ scénariste)
1984 : Les Morfalous (+ scénariste)
1982 : Mille milliards de dollars (+ scénariste)
1979 : I comme Icare (+ scénariste)
1976 : Le Corps de mon ennemi (+ scénariste)
1975 : Peur sur la ville (+ scénariste)
1973 : Le Serpent (+ scénariste)
1971 : Le Casse (+ scénariste)
1969 : Le Clan des Siciliens (+ scénariste)
1968 : La Bataille de San Sebastian (The Guns for San Sebastian)
1967 : La Vingt-cinquième heure (+ scénariste) (basé sur le roman homonyme de Virgil Gheorghiu)
1964 : Week-end à Zuydcoote
1964 : Cent mille dollars au soleil (+ scénariste)
1963 : Mélodie en sous-sol
1962 : Un singe en hiver
1961 : Les lions sont lâchés
1961 : Le Président (+ scénariste)
1960 : L'Affaire d'une nuit
1960 : La Française et l'amour, film à sketches
1959 : Le Grand Chef (+ scénariste)
1959 : La Vache et le Prisonnier (+ scénariste)
1958 : Maxime (+ scénariste)
1957 : Une manche et la belle (+ scénariste)
1956 : Paris, Palace Hôtel (+ scénariste)
1955 : Les Amants du Tage
1955 : Des gens sans importance (+ scénariste)
1954 : Le Mouton à cinq pattes (+ scénariste)
1953 : L'Ennemi public n°1
1953 : Le Boulanger de Valorgue
1953 : Carnaval
1952 : Le Fruit défendu (+ scénariste)
1952 : La Table aux crevés (+ scénariste)
1952 : Brelan d'as