Bruno Gaccio, connu pour avoir été le plus médiatique auteur des Guignols, est toujours en conflit avec son employeur, Canal+. Le conflit, né il y a cinq ans, trouvera vraisemblablement une issue sur le terrain juridique.
Que s'est-il passé ?
En 2005, Pierre Martinet, ancien agent de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure - sorte d'espion pour l'Etat), a écrit un livre sur les espionnages supposés qu'il a réalisés sur des personnalités de Canal+, à la demande des dirigeants de la chaîne elle-même (représentée par Gilles Kaehlin, ancien directeur des moyens généraux, et son adjoint Gilbert Borelli). Parmi les espionnages et filatures annoncés dans le livre Service Action : un agent sort de l'ombre, un nom fait les choux gras de la presse, celui des Guignols, puissant programme d'influence. Et il était surtout... le poil à gratter de la société. A l'époque, Gaccio était en tête de file d'un important mouvement de rébellion contre la direction de la chaîne en raison du limogeage de Pierre Lescure, patron historique de la chaîne, par Jean-Marie Messier, patron de Vivendi - la société qui détient des parts de la chaîne privée (à noter qu'aujourd'hui Vivendi est propriétaire de la chaîne à hauteur de 80%, mais Messier a été limogé...).
Renvoi en correctionnelle
En février dernier, le parquet a requis un renvoi en procès pour plusieurs accusés : Canal+, Kaehlin, Borelli, Martinet, un ancien policier et un ancien agent de France Télécom. Aux dernières nouvelles, il revenait à la juge d'instruction Jeanne Duyé de décider un renvoi total ou partiel en correctionnelle... ce qu'elle a fait, pour tout le monde !
Il a été annoncé ce 30 août que la juge d'instruction a décidé de renvoyer devant le tribunal correctionnel les accusés : Canal+ en tant que personne morale pour "complicité d'atteinte à la vie privée" ainsi que les personnes sus-nommées. Pour rappel, les chefs d'accusations relevés par le parquet sont : "violation du secret professionnel, atteinte à l'intitmité, violation de domicile et recel de violations du secret des correspondances".
Le procès devrait s'ouvrir en 2011. En attendant une condamnation définitive des différents protagonistes (ou pas), ces derniers sont présumés innocents...