Alys Robi : "La Céline Dion des années 40" est morte à l'âge de 88 ans...

La chanteuse québecoise Alys Robi, que l'on surnommait "la Céline Dion des années 40" est décédée à l'âge de 88 ans dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 mai à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal (Canada). Elle avait intégré l'établissement pour de sérieux problèmes de santé dans autour de 18h00 (heure locale), vendredi.

"Elle m'a avoué qu'elle avait peur et qu'elle sentait qu'elle allait partir", a témoigné, son neveu, Martin Latulippe, au Journal de Montréal.

Au Québec, elle est connue pour des succès tels que Je te tiens sur mon coeur, Symphonie, Dans un petit baiser, Tico Tico (voir vidéo) ou Tout simplement, parus au début des années 40.

Pendant la Seconde guerre mondiale, elle chante pour les troupes alliées à Londres, Paris et New York.

En 1948, alors qu'elle se rend sur la côte Ouest des États-Unis, elle est victime d'un grave accident de la route, et se retrouve contrainte d'interrompre sa carrière à la suite d'une dépression nerveuse. Elle est alors âgée de 25 ans. Elle se retrouve, contre son gré, hospitalisée en psychiatrie pendant cinq ans avec un lourd traitement médicamenteux, des séquences d'électrochocs à répétition, et une lobotomie, traitement que l'on réservait, à l'époque, aux maniaco-dépressifs.

Sa carrière connait un second souffle à la fin des années 70, notamment grâce au soutien du monde du cabaret gay. Ce n'est pourtant que dix ans plus tard que son retour se matérialisera dans les bacs, quand Alain Morisod lui offre un album sur mesure : Laissez-moi encore chanter (voir vidéo), qui lui permet de lancer véritablement une seconde carrière.

Son histoire fut adaptée sur grand l'écran en 2004, dans Ma vie en cinémascope, réalisé par Denise Filiatrault. Son rôle est incarné par la comédienne Pascale Bussières.

Quelques heures après l'annonce de son décès, ses fidèles collaborateurs expriment, par voie de presse, leur vive émotion. A l'image du pianiste Richard Abel, qui l'a accompagnée au début des années 80 : "Nous avons vécu des hauts et des bas. C'était une grande chanteuse, mais elle avait tout un tempérament. Je me rappelle l'avoir menacée de la sortir de mon auto après une engueulade. Je l'ai vue il y a à peu près un mois, lors d'une fête organisée en son honneur. Je ne sais pas pourquoi, mais elle n'en avait que pour moi ce soir-là. Lorsqu'elle a entendu ses chansons en musique de fond, la flamme lui est revenue dans les yeux", confie le musicien au Journal de Québec.

La date de ses funérailles devraient être connue dans les prochaines heures.

Joachim Ohnona