Au cinéma, on ne peut pas dire qu'il soit heureux en amour. Son histoire impossible dans 120 battements par minute a fait couler bien des larmes en 2017. De retour au cinéma dans Garçon Chiffon, de Nicolas Maury, Arnaud Valois se retrouve à nouveau plongé dans une relation tumultueuse. Heureusement, quand il rentre à la maison, les choses sont plus calmes. A vrai dire, le comédien de 36 ans est en couple depuis bien longtemps. "Quand je parle de moi, de ma sexualité, au fond je pense plus à mon couple, à l'homme que j'aime et que je ne veux pas blesser, qu'à ma carrière d'acteur, explique-t-il dans les colonnes du magazine Têtu. Mon amoureux n'a pas envie d'être exposé et je respecte ça plus que tout. Ma carrière, je m'en fous. C'est lui que je protège."
Arnaud Valois a connu le succès à une époque où il avait décidé, plus ou moins, d'abandonner le cinéma pour devenir masseur. D'un anonymat relatif, l'acteur a été propulsé au rang d'icône, de modèle, loué pour son talent et son physique, avouons-le, avantageux. C'est grâce à l'aide de son partenaire qu'il a traversé cette tornade... puisqu'il était déjà en couple, avec son compagnon, avant d'accepter le rôle de Nathan dans 120 battements par minute. Il semblerait, d'ailleurs, que les choses soient désormais officielles. "Ce n'est pas toujours simple d'être sur les écrans, d'être regardé alors que tu es en couple avec quelqu'un, admet-il. Ca demande beaucoup de dialogue, de compréhension. Et l'alliance que j'ai au doigt, là, c'est la preuve que notre histoire d'amour est plus importante que tout ça. Dans la vie, il faut décider où est ton ancrage. Moi, c'est lui."
Entre discours obscurantistes et crise sanitaire exceptionnelle, l'année 2020 a comme un arrière-goût de Moyen-Âge. Le simple fait de parler de son compagnon est, pour Arnaud Valois, un véritable acte militant. D'ailleurs, il refusait auparavant d'évoquer son homosexualité en interview. "Je me souviens, à Cannes, je me suis fait cueillir par un journaliste étranger qui m'a dit : 'Est-ce que vous êtes gay ?' J'étais pétrifié. J'ai bredouillé un 'c'est ma vie privée, ça ne vous regarde pas' et je m'en suis voulu immédiatement, raconte le comédien. Avec ce film, on célébrait la vie de gens qui se battaient pour leur vie. Et moi, tout petit acteur que j'étais, je n'osais pas dire qui j'étais. Par la suite, dès qu'on me posait la question, je répondais : 'Oui, je suis gay'. Je ne sais pas si c'est politique de le dire. Tant mieux si ça l'est."
Retrouvez l'interview d'Arnaud Valois dans le magazine Têtu, n° 224 du 8 octobre 2020.