Avec pour alliées des personnalités telles que Brigitte Bardot et la princesse Stéphanie de Monaco, très en colère de surcroît, les éléphantes Baby et Népal ne pouvaient espérer être mieux défendues.
Sauvés - provisoirement pour l'instant - de l'euthanasie à laquelle elles étaient promises suite à la prise d'un arrêté d'abattage lié à une suspicion de tuberculose par le préfet du Rhône Jean-François Carenco en décembre dernier, les deux jeunes pachydermes quitteront prochainement le Parc de la Tête d'Or à Lyon pour Monaco. Baby et Népal, âgées d'une quarantaine d'années, seront accueillies d'ici à deux à trois mois dans une propriété de la famille Grimaldi au Roc Agel, sur les hauteurs de Monaco, a annoncé mercredi le même Jean-François Carenco, qui s'est félicité que Stéphanie de Monaco "ait tenu ses engagements" en accueillant les deux éléphantes.
La soeur cadette du prince Albert II de Monaco, véritable amoureuse des éléphants, avait été révoltée par le sort de Baby et Népal, et s'était déplacée le 19 mars dernier à Lyon pour leur rendre visite accompagnée de la vétérinaire du cirque Pinder Florence Ollivet-Courtois (chargée d'évaluer leur capacité à recevoir des soins et à être dressées), et pour exprimer sa colère, comme elle l'avait fait au préalable en des termes virulents dans l'émission C à vous : "Une décision a été prise hâtivement et par une seule personne, par le préfet des Rhônes-Alpes, monsieur Carenco. Une interprétation lui a été remise concernant l'état de santé d'un éléphant, Java, qui était séparé de Baby et Népal et qui est mort à 68 ans de vieillesse. Le test, qui était douteux, a été interprété de manière positive par un vétérinaire. De là, le préfet a reçu un faux rapport, ou du moins un rapport fait par des incompétents. Tout est basé sur des suppositions", fustigeait ainsi la présidente passionnée du Festival international du cirque de Monte-Carlo, soupçonnant la Mairie de Lyon de vouloir se débarrasser de ces pensionnaires encombrantes.
Le préfet Jean-François Carenco, qui avait alors reçu la princesse pour discuter de ce sujet sensible, a par ailleurs indiqué mercredi qu'il était depuis resté en contact avec elle par téléphone, et qu'elle lui avait garanti qu'elle s'occuperait des deux bêtes. En revanche, le fonctionnaire a eu des mots beaucoup moins positifs envers le cirque Pinder, lorsqu'on l'a interrogé sur la raison pour laquelle les éléphantes ne revenaient pas au cirque Pinder : "Pinder est un menteur, qui n'a pas bougé le petit doigt pour ses éléphants."
Tandis que M. Carenco réaffirme que si on lui avait laissé les éléphantes, il aurait été contraint de "les tuer, pas par plaisir, mais car c'est [s]a responsabilité", c'est désormais au tribunal administratif de Lyon, après la suspension en février de l'arrêté d'abattage par le Conseil d'État, d'aller au fond de l'affaire : de nouveaux tests doivent déterminer si l'arrêté est légal ou non.