Benoît Paire sait qu'il jouera très gros le week-end prochain à Lille (14-16 septembre 2018), pas seulement parce qu'il affrontera l'équipe d'Espagne (sans Rafael Nadal blessé) avec ses coéquipiers français en demi-finale de Coupe Davis mais aussi et surtout parce que cette toute première sélection de sa carrière sera scrutée de très près.
Choisi par Yannick Noah pour défendre les couleurs tricolores, le joueur avignonnais de 29 ans n'avait pas d'entraîneur cette saison. C'est aidé de son meilleur ami qui est devenu son coach que Benoît Paire a tenté de refaçonner son image.
Analyste de profession, Jean-Charles Diamé a accepté de prendre une année sabbatique pour gérer celui avec qui il partage une longue amitié née durant l'enfance. "On se connaît depuis l'âge de 7 ans et il n'a jamais aimé perdre", confie-t-il au Parisien le 12 septembre 2018. Parfaitement lucide sur le caractère délicat de Benoît Paire, il tente d'expliquer ce qui peut le pousser à déraper : "La frustration peut le rattraper et c'est souvent la fatigue qui lui fait péter les plombs." Si le joueur français a tenté de changer son image en perdant un peu moins le contrôle, ces efforts n'ont pas été sans conséquence : "Ça l'a un peu épuisé mentalement." Benoît Paire et son coach sont si proches qu'ils ne se quittent plus la nuit. "Ça fait un an qu'on dort ensemble dans la même chambre (Rires)." Si le tennisman n'a jamais dépassé les bornes avec son coach qu'il connaît si bien, c'est parce que ce dernier l'a mis en garde : "Il sait que je suis capable de me barrer s'il se comporte mal."
Jean-Charles Diamé voit en Benoît Paire un homme sincère et entier. "Il est extrêmement attachant et vrai à 100%. Il n'y a pas de calcul chez lui, il ne sait pas faire", assure-t-il.
Pour espérer gagner l'estime et la confiance de Yannick Noah, Benoît Paire "avait besoin d'améliorer son image". "Mon rôle était de le rendre un peu plus calme, y compris dans la vie de tous les jours", partage son coach. Une première participation à la Coupe Davis impliquait également d'enterrer la hache de guerre avec Lucas Pouille, installé juste à côté de lui dans les vestiaires du stade Pierre-Mauroy de Lille.