Bernard Tapie voit en son cancer de l'estomac, avec extension à l'oesophage, "le match" de sa vie, un combat officialisé en septembre dernier qu'il dit de pas être "sûr de gagner" dans une nouvelle interview fleuve accordée au Point ce jeudi 8 mars.
Amaigri par des mois de traitement, l'homme d'affaires de 75 ans revient sur ce jour de juin 2017 où la mauvaise nouvelle lui a été annoncée. "Je me trouve en difficulté pour déglutir et, comme je ne fume pas, ne bois pas et que je n'ai pas fait la fête la veille, je décide d'appeler mon ancien médecin de l'OM, Jean Duby", relate Bernard Tapie. Ce dernier lui prescrit une fibroscopie qu'il veut annuler puisque ses symptômes alarmants se sont estompés. Jean Duby le lui interdit.
Bernard Tapie réalise les examens sans inquiétude, sans se douter que les nouvelles sont extrêmement mauvaises. Le couperet tombe... "C'est pas bon", lui lâche le médecin qui a réalisé sa fibroscopie. Les résultats complémentaires confirment le premier diagnostic : cancer de l'estomac.
Le parcours du combattant démarre
Pas le temps d'attendre plus longtemps même si aucune métastase n'est découverte, il faut commencer tout de suite à combattre la maladie. "Démarre alors le parcours du combattant. On m'annonce une chimio qui va être très dure, très très dure. Elle l'a été", confie l'homme d'affaires. Ses séances sont réalisées dans l'objectif de l'opérer. "On m'a ôté l'essentiel de l'estomac et de l'oesophage", rappelle le malade.
Pour la toute première fois, le Pr Émile Sarfati, chirurgien à l'hôpital Saint-Louis (Paris), évoque le dossier délicat de Bernard Tapie. Le spécialiste parisien détaille au Point le protocole réalisé sur son célèbre patient qu'il n'avait jamais vu auparavant. "Je précise d'abord qu'il s'agit d'une très grosse intervention puisque le cancer est à cheval entre le thorax et l'abdomen. Pour respecter le diaphragme, il faut passer à la fois par la voie abdominale et la voie thoracique", partage le chirurgien. "L'opération a consisté à enlever la moitié de l'oesophage et les trois quarts de l'estomac. L'oesophage a été remplacé par un tube fabriqué avec le morceau d'estomac restant. Le tout a duré cinq heures, ce qui n'est pas très long pour ce type de chirurgie. Il n'y a eu aucune complication", se félicite le Pr Sarfati.
Préparé à la lourdeur de cette intervention par le corps médical, Bernard Tapie n'a réalisé qu'après la gravité de l'épreuve. "Je dois vous prévenir, cette opération, c'est comme si vous passiez sous l'autobus", l'a prévenu le Pr Sarfati. "Je n'ai pas compris sur le coup, mais, depuis, j'ai réalisé", confesse Bernard Tapie.
Si les médecins sont optimistes sur l'avenir de l'homme d'affaires, lui ne l'est pas autant. Affaibli, il peine à entrevoir un avenir heureux malgré le soutien de ses proches. "J'ai perdu énormément de poids, j'ai beaucoup de mal à me nourrir, mais les médecins sont relativement optimistes, même si je sens bien que je vais avoir droit à une deuxième séance de chimiothérapie", pressent-il.
Bien décidé à remporter son combat contre la maladie malgré tout, Bernard Tapie donne sa méthode : "Bouge ton corps même quand tu n'en peux plus. L'énergie donne de l'énergie. Monte sur la table et descends."
L'intégralité de l'interview de Bernard Tapie est à retrouver dans Le Point en kiosques le 8 mars 2018.