Le palmarès du Festival de Cannes 2012 n'aura pas manqué de provoquer de vives réactions parmi les spectateurs de l'événement.
Trop lâches, trop consensuels, trop attendus, une deuxième Palme d'or pour Michael Haneke, un deuxième Grand prix du jury pour Matteo Garrone et un troisième prix du jury de Ken Loach sont parmi les exemples probants d'un Festival qui tourne en boucle et récompense chaque nouveau film de ses favoris - Haneke avait empoché la Palme d'or pour son dernier film, Le Ruban blanc (2009).
Alors que tout le monde s'accorde à dire que le palmarès est en demi-teinte, il semble que le choix des primés n'ait pas été particulièrement simple pour le jury. Lors de la dernière conférence de presse, le président Nanni Moretti a ainsi avoué : "Sans rentrer dans les détails, aucun prix n'a été donné à l'unanimité. (...) J'ai voulu rappeler la contribution fondamentale d'Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant. Parce que la Palme d'or est incompatible avec d'autres prix."
Très secrètes, les délibérations du jury se soldent rarement par une Palme d'or à l'unanimité. Par le passé, seuls une poignée de films ont été honorés par l'ensemble du jury. Parmi ces exceptions : La Dolce vita (1960), Le Guépard (1963), Paris, Texas (1984), Sous le soleil de Satan (1984), Barton Fink (1991) ou encore Le Vent se lève (2006).
Récompensé par le prix de la mise en scène, le Mexicain Carlos Reygadas expliquait : "Je remercie les journalistes qui aiment le film. Parce que ça veut dire que je ne suis pas si fou, que le film n'est pas juste une succession d'images." En effet, son film Post Tenebras Lux est loin d'avoir convaincu les critiques. La preuve que le palmarès du Festival de Cannes est un mystère impossible à percer et qu'il est incapable de satisfaire tout le monde - à commencer par le jury lui-même.