Christophe Rode, procureur de la République en charge de l'affaire Christian Quesada – arrêté pour "corruption de mineur" et "détention et diffusion d'images pédopornographiques" –, a été interviewé par l'équipe de Touche pas à mon poste, mardi 2 avril. Après après avoir livré des détails sur le contenu des photos trouvées chez le grand gagnant des 12 Coup de midi, il a évoqué la façon dont il avait été arrêté, sa possible remise en liberté et les conditions de sa détention.
Mercredi 27 mars, au domicile de Christian Quesada, l'arrestation s'est faite dans le calme. Le procureur raconte : "L'interpellation s'est déroulée dans de bonnes conditions dans la mesure où les enquêteurs savaient qu'ils n'avaient pas à faire avec un dangereux criminel. Ils sont allés tout simplement à son domicile. Ils sont allés l'interpeller et l'ont conduit dans les locaux de la gendarmerie. Ils lui ont signifié les raisons pour lesquelles il était en garde-à-vue. Ils lui ont notifié les droits qu'il avait : d'être examiné par un médecin, de prévenir un proche ou encore d'être assisté par un avocat. (...) Puis ensuite les enquêteurs ont commencé leur interrogatoire." Christophe Rode a ensuite rappelé que Christian Quesada avait rapidement avoué les faits "car les preuves étaient là". "Les consultations sur ces ordinateurs sont des preuves matérielles qu'il ne peut pas contester", a-t-il poursuivi.
Concernant la détention provisoire du joueur, on apprend qu'elle pourrait être interrompue jusqu'au procès. Autrement dit, Christian Quesada pourrait être remis en liberté. "La détention provisoire peut durer jusqu'au jour du jugement ou alors la libération peut intervenir en cours d'instruction si le juge estime qu'il n'est plus nécessaire pour le bon déroulement de l'enquête que l'intéressé soit détenu. Il peut être remis en liberté sous contrôle judiciaire avec des obligations, comme celle de pointer à tel ou tel endroit..." Selon Valérie Bénaïm, l'avocate de Christian Quesada compte justement demander une remise en liberté dans l'attente du procès.
Aujourd'hui en prison et ne bénéficiant pas d'un traitement de faveur, celui qui a été placé à l'isolement souffrirait de dépression. Selon le procureur : "L'emballement médiatique qu'il y a autour de cette affaire est de nature non seulement à le déstabiliser mais peut-être à le plonger dans une profonde dépression et qui peut l'amener à avoir des gestes irréversibles". "Quoi qu'on puisse lui reprocher, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un homme qu'il faut protéger de lui-même", a-t-il conclu.
Rappelons que Christian Quesada reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture définitive du dossier.