La France serait-elle mauvaise perdante ? À en croire l'épisode rapporté par L'Équipe qui s'est déroulé en marge du dîner officiel de la Coupe Davis, oui. Plusieurs joueurs et membres de l'encadrement de l'équipe de France s'en seraient pris à Stanislas Wawrinka, lui reprochant quelques déclarations d'après-match après la défaite des Bleus. Une ambiance délétère calmée par l'intervention de Gaël Monfils...
La Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Lille a été dimanche 23 novembre au soir le théâtre d'une altercation entre joueurs tricolores et Stan Wawrinka. Dans les toilettes du lieu, le Suisse, auréolé de son succès en Coupe Davis, discute avec Julien Benneteau. Un échange cordial et amical, lorsque débarquent Jo-Wilfried Tsonga, Gilles Simon, Richard Gasquet et deux membres du staff des Bleus. Rapidement, le ton monte entre les nouveaux arrivants et Stan Wawrinka. Ils lui reprochent ses déclarations d'après-match, il est vrai peu fair-play, mais de bonne guerre et teintées d'un humour certain. "J'ai dit que les Français parlaient trop de la finale. À la fin, on a parlé sur le terrain avec la raquette", a-t-il notamment déclaré. Ensuite, en conférence de presse, déjà bien aidé par l'alcool, il avait lâché : "Nous sommes encore à l'eau pour l'instant ! Ils avaient mis les bouteilles dans le vestiaire des Français mais ils les ont vite remises dans le vestiaire des Suisses !"
Des petites phrases qui n'ont donc pas plu aux tricolores qui ont reproché au Suisse d'avoir été "énorme sur le terrain" mais "petit dans la victoire", en se servant des médias pour évacuer sa rancoeur. "Les mecs lui ont dit qu'ils n'avaient pas apprécié ses déclarations, confirme au journal L'Équipe Julien Benneteau, qui a observé la scène sans intervenir. Il y a eu cinq minutes d'explications d'homme à homme. Le ton n'est jamais monté. Mais c'était direct, et franc." Au point que Stanislas Wawrinka n'a jamais pu s'expliquer, se faisant couper la parole à chaque fois. Il faudra l'intervention de Gaël Monfils, un proche de Stan, pour calmer les esprits, avant que celui-ci ne s'excuse. "Il nous a dit qu'il était désolé et que sa volonté première n'était pas de nous blesser", ajoute Julien Benneteau.
Fin de l'histoire avec ces excuses obtenues sous pression ? Non. Durant le dîner officiel, lors du discours des capitaines, Arnaud Clément souligna l'attitude de Roger Federer, "classe sur le court et devant les médias". Stanislas Wawrinka ? Pas un mot à son égard. Heureusement, sous la houlette d'un Gaël Monfils bien plus diplomate et qui avait visiblement pris du recul sur la situation, les deux équipes se retrouvaient sur la scène pour le traditionnel échange de cadeaux, dans une bonne ambiance retrouvée.
Mais l'épisode n'en était pas pour autant terminé. Un compte Twitter supposé être celui de Marc Rosset (mais non certifié), ex-capitaine de l'équipe suisse de Coupe Davis, balançait lundi soir une série de tweets qui s'en prenaient directement aux Français. "Les frouzes [les Français en argot romand, NDLR] ont chambre stan 1 an et l'ont paye cash ....on etait plus fort et basta ... Le mot autocritique existe t'il dans le larousse francais ?? Et maintenant critique sur stan d'avoir chambre les francais ....putain je reve ...", pouvait-on lire tel quel sur ce compte depuis fermé mais visiblement bien informé sur ce qu'il s'était passé.
"Stan n'est pas pote avec tout le monde. Il a décidé d'envoyer car il y a certaines déclarations qui l'ont touché. S'il l'a fait, c'est que ça lui tenait à coeur de remettre les choses au clair et de le faire le court en battant les Français", a expliqué le volcanique Benoît Paire, un ami proche de Stanislas Wawrinka.
Une déroute et la défaite mauvaise, un week-end parfait pour les tricolores...
Une histoire à retrouver dans son intégralité dans les colonnes de L'Equipe du 25 novembre 2014