Après la punition infligée par les All Blacks samedi 24 septembre dans ce qui était l'un des matches les plus attendus de la Coupe du monde de rugby qui se déroule en Nouvelle Zélande, les Français tentent tant bien que mal de préparer le match capital face au Tonga le 1er novembre.
Pour reposer les corps et changer les idées de ses joueurs, le sélectionneur Marc Lièvremont a fait venir les familles, femmes et enfants, du côté de Takapuna avant la traditionnelle opposition face à des enfants des écoles de rugby du coin. Une façon d'apaiser les tensions qui étaient apparues suite à certains choix du sélectionneur, comme le remplacement à la mi-temps de Damien Traille et Louis Picamolès, frustrés de ne pas avoir eu d'explications ou le repositionnement du demi de mêlée Morgan Parra à l'ouverture en lieu et place de François Trinh-Duc, l'habituel titulaire du poste.
Ce dernier, qui occupait le poste depuis trois ans, était donc très remonté de se voir écarter pour le match de prestige face aux Blacks et s'est confié au quotidien Le Parisien sur son nouveau rôle de joker.
"Je suis énervé, frustré, mais déterminé à retrouver ma place (...) Ca fait quatre ans que je bosse avec cette équipe. Je sors d'une saison exceptionnelle avec Montpellier, où je pense avoir beaucoup progressé aux côtés de Fabien Galthié. Je ne suis pas en dépression, comme j'ai pu l'entendre ou le lire. Je vais m'accrocher" a tenu à expliquer le joueur de 24 ans.
A nouveau écarté pour le match face au Tonga, François Trinh-Duc a clairement expliqué que ce nouveau statut de remplaçant n'avait aucun rapport avec son KO subit en fin de match face aux Néo-zélandais dont il ne se souvenait pas quelques minutes après le coup de sifflet final : "J'ai pris un bon coup au moment de mon essai, mais j'ai pu finir la rencontre de manière tout à fait cohérente. Après, j'ai été secoué, j'ai eu des nausées. Puis dans le bus entre l'Eden Park et Takapuna, je me suis souvenu de tout."
Et malgré une bonne rentrée face aux Blacks avec un essai à la clé, le Montpelliérain ne devrait plus être titulaire pour le reste de la compétition... Une décision difficile à accepter, mais que le joueur prend avec fatalité, même s'il fera tout pour faire changer d'avis le sélectionneur. Papa depuis le 23 août 2011, François Trinh-Duc n'aura pas eu la chance de partager un moment d'intimité avec sa petite famille comme les autres joueurs. Une situation qui pourrait avoir eu une influence sur ses performances, "inconsciemment peut-être." Mais le tricolore trouve là une source de motivation supplémentaire : "On échange par Skype, je m'y suis fait. Je me sers de ça comme une force. Je joue aussi pour eux, j'ai envie qu'ils soient fiers. Ça ajoute à ma hargne. Je n'ai pas envie de passer à côté de cet évènement exceptionnel. Personne ne me fera dévier de cette trajectoire."
Une trajectoire qui pourrait conduire l'équipe de France en finale de la prestigieuse compétition...