Figure régulière du cinéma français dans les années 1950 et 1960, second rôle dans des films du patrimoine populaire comme Touchez pas au grisbi ou Le Gendarme de Saint-Tropez, et héros du Gang des otages d'Edouard Molinaro pour son dernier rôle marquant au grand écran, Daniel Cauchy est décédé à l'âge de 90 ans dans la nuit du jeudi 7 mai 2020. Sa mort a été en premier lieu rapportée, avec une émotion infinie et difficilement contenue, par le photographe star Jean-Marie Périer, qui, dans un message publié sur Instagram, a chéri les liens forts qui existaient entre eux.
"Daniel est parti la nuit dernière, a-t-il écrit dans la matinée du vendredi 8 mai 2020. Je n'étalerai pas ma peine, mais il se trouve qu'il était un véritable ami depuis toujours. C'est lui qui m'a fait débuter dans le petit milieu des films publicitaires, d'abord acteur de cinéma puis producteur, c'est donc grâce à lui que j'ai pu faire vivre ma famille pendant des années. C'était un homme doté d'un humour qui n'avait d'égal que sa fidélité, je le regretterai toujours."
Avant de s'orienter vers des activités de producteur, Daniel Cauchy avait mené un parcours d'acteur de cinéma à partir du début des années 1950. Après quelques apparitions subliminales, comme dans Le Rideau rouge d'André Barsacq avec Michel Simon et Pierre Brasseur, il avait tenu son premier rôle consistant chez Jean-Pierre Melville dans Quand tu liras cette lettre (1953), au côté d'un trio de protagonistes formé par Juliette Gréco, Yvonne Sanson et Philippe Lemaire, croisant la même année la route de Brigitte Bardot dans Le Portrait de son père d'André Berthomieu. Il allait retrouver Melville trois ans plus tard pour incarner Paulo au côté de Roger Duchesne, le fameux Bob le flambeur (1956), et Berthomieu un peu après, pour En légitime défense, acolyte de Bébert le caïd (Robert Dalban) face à Pierre Mondy et Bernard Blier (qu'il avait déjà croisé dans Le Dossier noir d'André Cayatte en 1954), et Sacrée jeunesse, deux films sortis en 1958.
Vu au cours de la même décennie en sbire de Lino Ventura dans Touchez pas au grisbi (1954) de Jacques Becker, au sein du casting pléthorique du Comte de Monte-Cristo de Robert Vernay (1954), non loin de Micheline Presle dans Les Impures (1955) de Pierre Chevallier ou encore dans Impasse des vertus (1955) de Pierre Méré, Daniel Cauchy avait ensuite continué à collectionné les seconds rôles (et les personnages à seul prénom, voire à sobriquet, à l'image de Marcel dans D'où viens-tu Johnny ? (1963) et Richard - l'un des jeunes "loulous" de Saint-Trop', au côté de Patrice Laffont - dans Le Gendarme de Saint-Tropez (1964) de Jean Girault) tout en commençant à passer du côté de la production, avec Samedi soir (1961) de Yannick Andréi, puis Ces messieurs de la famille (1968) et Ces messieurs de la gâchette (1970) de Raoul André. Membre de la distribution composée par Edouard Molinaro pour Arsène Lupin contre Arsène Lupin (1963), il a ainsi été producteur de deux autres longs métrages du réalisateur, La Liberté en croupe (1970) et Le Gang des otages (1973), tenant même le premier rôle de celui-là, pour l'une de ses dernières performances d'acteur. Sa dernière apparition à l'écran a eu lieu en 2000 dans Les Acteurs de Bertrand Blier.
Daniel Cauchy était le père de l'acteur Didier Cauchy, vu dans un certain nombre de comédies des années 1990 (Brutus dans le Astérix de Claude Zidi, par exemple) et de manière régulière à la télévision : le capitaine Scandaella dans La Crim' (1999-2006), Plus belle la vie (2008), Section de recherches (2014)...