Elle avait ciselé ses premières préciosités en forme d'Emeraude (son premier album, paru en 2005), et subjugué son monde avec une féminité tout empreinte de Carmin (son deuxième essai, couronné par le prestigieux prix Constantin) : voici que Daphné revient avec Bleu Venise et continue à exposer sa fantaisie chromatique. Cette fois, point de connotation de pierre précieuse à la teinte vive, ni de maquillage sensuel qui rend les lèvres sulfureuses, puisque c'est sous l'égide de Venise la romantique que Daphné s'installe. Pour ce qui est du bleu, qu'il soit littoral, nocturne, ou, pourquoi pas, saphir à fleur de peau, patientons jusqu'au 3 janvier 2011, date de sortie de l'album (qui sera accompagné d'une tournée), pour découvrir ses déclinaisons...
Trêve de couleurs, le toucher et l'ouïe étaient flattés par le premier extrait de cet album à venir, puisque Daphné nous présentait L'Homme à la peau musicale : "Non, il n'est pas cracheur de flammes, mais pas non plus lanceur de couteaux", mais ses yeux, ses mains, sa bouche font "ouh". Un morceau court et intense, qui, avec sa guitare résonnante, ses carillonnages, ses envolées vocales, prend des allures de rodéo poético-amoureux : "Qu'est-ce qui fait courir les femmes/C'est ledésir véritable/Qu'est-ce qui nous fait courir aux larmes/C'est le frisson véritable."
A tant caresser, des mains et des mots, la peau de cet homme musical - "une peau qui parle le désir est la plus rare de toutes les potions" -, il fallait qu'il s'incarne : pour le clip, c'est François Vincentelli, apollon connu du grand public notamment pour sa participation à la saison 2 de la série Clara Sheller, qui se laisse déshabiller par une Daphné voluptueuse. Laquelle ne se prive pas de parcourir cette peau qui lui susurre tant de mélodies...
G.J.