

"J'espère que l'on n'apprendra pas que vous avez un compte offshore aux Bahamas", telle a été l'insinuation, sans preuve, lancée par Marine Le Pen à Emmanuel Macron lors du débat diffusé en direct mercredi 3 mai sur TF1 et arbitré par Nathalie Saint-Cricq et Christophe Jakubyszyn. Si la candidate du Front National s'est montrée bien moins virulente ce matin face à Jean-Jacques Bourdin, lors de son intervention sur BFM TV, Emmanuel Macron ne compte en rester là. Marine Le Pen a beau nier toute accusation d'évasion fiscale - "si j'avais voulu le faire, je l'aurais fait ; je lui ai posé la question", a-t-elle expliqué à Jean-Jacques Bourdin -, le candidat d'En Marche ! porte plainte contre X pour "faux, usage de faux et propagation de fausse nouvelle destinée à influencer le scrutin" présidentiel, a annoncé l'entourage du candidat à l'AFP. "Nous n'hésiterons pas à poursuivre en diffamation quiconque reprendra cette fausse information", a prévenu l'entourage d'Emmanuel Macron. La plainte vise "des éléments qui circulaient mercredi soir sur internet" sur une prétendue évasion fiscale aux Bahamas, est-il précisé. La rumeur est partie d'une publication anonyme sur le forum "4chan", avant de passer par les réseaux sociaux, et notamment Twitter, jusqu'à la reprise en direct lors du débat télévisé.
L'AFP annoncé également que le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, notamment pour divulgation de fausses nouvelles et faux, après la plainte d'Emmanuel Macron.
Interrogé sur cette rumeur ce matin sur France Inter, Emmanuel Macron a réfuté toutes les accusations d'évasion fiscale. "Je n'ai pas de compte aux Bahamas", a démenti le candidat avec fermeté. "Je n'ai jamais eu de comptes dans quelque paradis fiscal que ce soit, d'abord parce que ce n'est pas mon tempérament, ni ma nature profonde, ensuite parce que j'ai toujours voulu revenir dans la chose publique", a-t-il ajouté. "C'est typique de ce que l'on appelle les fake news, et donc Mme Le Pen lance cela, elle a derrière des troupes sur Internet qui se mettent en place", a estimé Emmanuel Macron, ajoutant que la rumeur avait été lancée de manière préméditée "avec ses alliés". Il a dénoncé un matraquage de "fausses annonces et de mensonges", parfois sur des sites "liés à des intérêts russes". "Il y a des gens qui se sont parlé et se sont organisés", a-t-il souligné. Tout cela est factuellement faux. Je regrette que la tournure du débat aille dans ce bas-fond."
Malgré les accusations dont il fait l'objet à quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron peut compter sur le soutien de l'une des personnalités politiques les plus emblématiques de ces dernières années : le 44e président des Etats-Unis Barack Obama. Le prédécesseur de Donald Trump a tourné une vidéo dans laquelle il évoque son admiration pour la campagne menée par le candidat d'En Marche ! "J'ai récemment eu le plaisir de parler avec Emmanuel de son mouvement et de sa vision de l'avenir de la France", confirme l'ancien dirigeant américain. "Parce que cette élection est trop importante, je veux que vous sachiez que je soutiens Emmanuel Macron pour aller de l'avant", conclut Barack Obama.