Eric Zemmour gagne son procès contre celui qui voulait le faire taire
Publié le 26 octobre 2011 à 16:56
Par Nicolas D.
Eric Zemmour en septembre 2011 à Paris Eric Zemmour en septembre 2011 à Paris© Abaca
Youssoupha en juillet 2011 à Paris
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Alors qu'il s'est fait traiter de "beauf de service" par son invité Dominique de Villepin lors de l'émission diffusée sur Paris-Première le 21 octobre, le journaliste Eric Zemmour vient de gagner au tribunal contre le rappeur Youssoupha, qui apparaît dans le dernier clip de Sniper.

Il a obtenu auprès du tribunal correctionnel de Paris la condamnation de Youssoupha Mabiki, très connu dans le milieu du rap français, et de son producteur EMI Musique France, pour une chanson menaçant "ce con d'Eric Zemmour". Selon l'AFP, Youssoupha a été condamné à 800 euros d'amende avec sursis, et la directrice générale d'EMI Musique France, Valérie Queinnec, a écopé de 500 euros d'amende avec sursis.

Rappel des faits : en mars 2009, EMI France, qui a produit l'album Sur les chemins du retour, de Youssoupha, met en ligne le morceau A Force de le dire, dont les paroles ont provoqué la colère de Zemmour. "A force de juger nos gueules, les gens le savent, qu'à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ça pète on dit que c'est nous, je mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Eric Zemmour."

Des textes pourtant dans le style de ce qui se fait dans le rap. Ni plus ni moins la parole du peuple... mais un peu trop fortes quand même !

Ça n'a pas plu à Eric Zemmour, qui après s'être fait "remercier" par Laurent Ruquier d'On n'est pas couché, a pris les rênes de l'émission Zemmour et Naulleau, sur Paris Première, en compagnie d'Eric Naulleau. Il avait alors porté plainte pour injure.

Hier mardi 25 octobre, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement et a donné raison à Eric Zemmour.

Selon elle : le groupe de mots poursuivi avait bien "une portée outrageante et méprisante en ce qu'il s'insère en point d'orgue d'une menace implicite ou d'un appel à faire taire un individu, au surplus nommément désigné, ce qui est précisément contraire aux fondements de la liberté d'expression dans une démocratie". Le tribunal, répondant aux explications de Youssoupha, qui évoquait que le chroniqueur avait décrit le rap comme "une sous-culture d'analphabètes", que ces propos sont "incontestablement déplaisants voire péremptoires". Il juge néanmoins qu'il "existe une véritable disproportion entre une opinion émise sur un genre musical et le fait d'insérer même dans une oeuvre artistique une expression injurieuse ayant pour objet de faire taire un chroniqueur".

Ainsi, Youssoupha et EMI devront également verser à Eric Zemmour 1 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros de frais de justice. Et surtout, ils devront supprimer de la chanson la phrase litigieuse et ce d'ici un mois !

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