Réactualisation : Contre toute attente, Erykah Badu ne défendra pas son clip Window seat devant la cour de Dallas. La chanteuse avait choqué avec son strip-tease réalisé en pleine rue pour son clip et s'était retrouvé attaquée en justice pour conduite indécente sur la voie publique. Elle a finalement accepté de payer l'amende de 500 dollars, comme l'indique le porte-parole de la chanteuse mercredi. Elle écope, en plus, de six mois de mise à l'épreuve.
Le 3 mai : Un bras de fer s'amorce, avec les enjeux de la liberté d'expression pour toile de fond. Pour le clip de Window Seat, premier extrait de son nouvel album, New Amerykah part two - Return of the ankh, Erykah Badu avait osé, à ses risques et périls dans une "new Amerykah" toujours puritaine sur de tels sujets, la nudité tout en s'emparant d'un traumatisme historique.
En choisissant de se livrer a un long strip-tease itinérant dans Dallas ponctué par une mort brutale sur les lieux de l'assassinat de JFK en 1963, dans un tournage sauvage à la vue de tous, la chanteuse s'est doublement exposée. Aux yeux des gens, et aux yeux de la loi.
Heurtant les deux, elle s'est retrouvée attaquée en justice : en écho aux nombreuses manifestations véhémentes de spectateurs de la scène en live, dont certains étaient accompagnés d'enfants, la mairie de Dallas a intenté une action pour trouble à l'ordre public, et l'artiste a écopé d'une amende de 500 dollars.
Plutôt que de s'en acquitter, Erykah Badu a décidé de soutenir le débat, et de contester les charges retenues à son encontre.
Récemment, dans le Wanda Sykes Show, la chanteuse avait estimé n'avoir été "pas du tout comprise aux Etats-Unis" et s'était défendue d'avoir voulu porter atteinte à la mémoire du président assassiné : "J.F.K est l'un de mes héros, l'un des héros de notre nation. John F. Kennedy était un révolutionnaire. Il n'avait pas peur de tenir tête et je n'ai pas eu peur de montrer ma vérité à l'Amérique."
Mais c'est plus sur la question de l'exhibition de son corps nu à tous les publics qui pose problème, d'un point de vue judiciaire. Réussira-t-elle à justifier son mode d'expression et à le légitimer au-delà de la loi par rapport à son message ?
A ceci près que... l'art n'a pas besoin d'explication ; il a besoin d'un public.
G.J.