Faire partie de la classe politique, ce n’est pas tous les jours un cadeau. Si la célébrité expose déjà aux critiques et commentaires haineux sur les réseaux sociaux, être député, ministre, secrétaire d’Etat ou encore président accentuent l’effet de cible. Evidemment, on ne peut pas plaire à tout le monde et avec différents bords politiques, difficile qu’une personnalité issue du milieu fasse le bonheur de tous. Mais parfois, en dépit des partis et des idées qui divergent, des opposants peuvent tomber d’accord. C’est exactement ce dont rêve Sandrine Rousseau, députée écologiste, concernant la santé mentale notamment.
C’est un fait : en 2025, “un Français sur trois est en difficulté avec sa santé psychique” affirme Sandrine Rousseau au micro de La Parole, nouveau format proposé par Webedia. “C’est la première dépense de sécurité sociale et on n’en parle pas du tout. On parle des cancers, des accidents cardio-vasculaire, on parle des maladies neurodégénératives, du diabète, de l’obésité, de tout ce que vous voulez mais pas de la maladie psychique” déplore-t-elle.
Pour celle qui s’est retrouvée au coeur d’une bagarre entre un cycliste et un taxi, il est plus que jamais urgent d’agir et ce, dès le plus jeune âge, puisque l’avenir en dépend. Elle l’affirme, “notre santé mentale et politique” : “Si on regarde chez les jeunes, les pensées suicidaires explosent absolument, c’est une épidémie. C’est un enjeu de santé mentale majeur ! Si on interroge les psychiatres sur pourquoi les jeunes vont si mal, leur réponse est sans appel. Ils ne voient pas d’avenir, ils ne comprennent pas quelle place ils auront dans l’avenir. Ils subissent et elles subissent aussi des violences, mais ils ne voient pas d’avenir et notamment sur le plan écologique.”
Sandrine Rousseau, qui a vécu le suicide de sa mère atteinte d'un cancer, veut à tout prix freiner cette progression et accompagner au mieux celles et ceux qui peuvent, à tout moment de leur vie, connaître des difficultés avec leur santé mentale. Elle y a même consacré tout un rapport “dans le cadre parlementaire”. Parmi les solutions envisagées, celles de “prendre en compte la prévention, avoir vraiment des espaces où l’on puisse parler de ça, que ce soit à l’école, dans les institutions diverses que l’on peut rencontrer, je pense par exemple aux enfants placés de l’aide sociale à l’enfance. Et puis derrière, renforcer la psychiatrie de manière très très importante parce qu’aujourd’hui, on manque de pédo psychiatre et on renvoie des enfants suicidaires chez eux alors que c’est dangereux. Et pour la famille et pour eux-mêmes. Je voudrais, j’aimerais qu’on passe d’une société de productivisme à une société où on va mieux.”
L’intégralité de l’entretien de Sandrine Rousseau dans La Parole est à retrouver sur Youtube.