Envisagée puis scellée autour du Nouvel An dans la plus grande discrétion au domicile familial de la nageuse italienne, l'association de Philippe Lucas et de Federica Pellegrini n'attend plus que la résolution de quelques détails d'ordre logistique pour entrer en vigueur.
Révélant sur son blog leur rencontre en présence de ses parents - "comme toujours lorsque j'ai des décisions importantes à prendre", précisait-elle -, la Vénitienne de 22 ans, en couple avec le nageur Luca Marin qui partagea une idylle tapageuse avec Laure Manaudou, se félicitait, dans sa quête d'un coach solide et exigeant, d'avoir jeté son dévolu sur l'ex-mentor de la championne française, connu pour sa discipline de fer et son côté droit dans ses bottes : "Philippe Lucas m'a dit ce que je souhaitais entendre", affirmait-elle, après avoir dévoilà auprès du quotidien transalpin La Stampa avoir besoin de quelqu'un "qui la protège". Un critère qui fait bien évidemment écho à son craquage de fin novembre 2010, au beau milieu des championnats d'Europe en petit bassin d'Eindhoven. Depuis, la nageuse italienne a congédié, après les mondiaux en petit bassin de Dubaï dont elle n'a ramené qu'une breloque en bronze sur 400 m (et seulement une 7e place sur 200 m), Stefano Morini, qui l'entraînait depuis fin 2009 et le décès de son ancien mentor Alberto Castagnetti, mort des suites d'une opération du coeur.
"C'est un dur ? Aucun problème."
Entre Federica et Lucas, le courant est passé tout de suite. "Je me fiche de ce que les gens disent de lui, et j'ai l'impression que lui aussi s'en fiche", avait asséné à propos du coach français, avec panache et assurance, la princesse de la natation italienne, qui fut la première athlète féminine à devenir championne olympique de la discipline, la plus jeune athlète à avoir jamais gagné une médaille aux Jeux Olympiques et la première femme à passer sous la barre des 4 minutes sur 400 m nage libre, entre autres exploits. Une attitude de gagneuse et un fort tempérament qui ne pouvaient que séduire Fifi, actuellement "domicilié" à la piscine du Croix-Catelan mise à disposition par le Lagardère Paris Racing, structure avec laquelle le coach n'est pas sous contrat, si ce n'est concernant son image, gérée depuis peu par la division Lagardère Unlimited.
Mardi 11 janvier, dans La Gazzetta dello sport, elle persiste et signe : "C'est un dur ? Aucun problème. Ce sera un défi exaltant, s'il veut me faire 'mourir', à l'entraînement, je lui démontrerai qu'il n'y arrivera pas. La manière forte, ça me plaît. Il a été clair avec moi : il veut me rendre ma vitesse (...) Philippe me paraît être la personne qu'il me faut parce que comme moi, au fond de lui, il sait comment se vivent les grands événements, la pression... Il l'a vu avec (Laure) Manaudou."
Et si Federica Pellegrini laisse posément le temps au temps, pour savoir si son choix est le bon, elle ne s'encombre pas de doutes : "les risques de ce choix je les prends tous sur moi, parce que je suis sûre du caractère de la personne à qui j'ai décidé de me fier."
Pour la partie pratique, elle réitère qu'elle serait même prête à délaisser les installations de Verone pour rejoindre le Team Lucas en région parisienne: "Je comprends le français, et je peux apprendre vite à le parler." Question subsidiaire : et Luca Marin ? Serait-il prêt à la laisser partir ? On l'imagine mal braver Philippe Lucas, qui avait dû se résoudre à voir Laure Manaudou claquer la porte pour suivre l'apollon italien de l'autre côté de la frontière !
Dernier aspect pragamatique, le financement. Et là encore, Pellegrini, qui a eu l'appui de sa fédération dans sa démarche, met les choses au clair : "C'est sûrement Lucas qui s'occupera de trouver un accord financier (avec la Fédération italienne). Autrement, ce sera la guerre, je ne veux pas de bâtons dans les roues durant cette période. J'ai besoin d'avoir toujours mon entraîneur près de moi."