Il ne pouvait en être autrement. Chez lui, en Espagne, devant son public, Fernando Alonso est allé chercher une victoire qui le fuyait depuis 2006, alors qu'il courait encore pour Renault. Ce dimanche 12 mai, c'est au volant d'une Ferrari que l'Espagnol s'est imposé en maître incontesté sur la piste de Montmelo du côté de Barcelone. De quoi procurer des grosses émotions au "Petit Taureau des Asturies".
Un dimanche parfait pour le double champion du monde, lui pourtant si discret, qui avait passé les jours précédents à communier avec son public. Accompagné de sa belle Dasha Kapustina, à l'origine d'une brouille avec un photographe, Fernando Alonso n'a pas hésité à aller à la rencontre de ses fans venus en masse admirer le pilote Ferrari, conscient du rôle qui était le sien en cette période trouble pour l'Espagne : "Le pays traverse une passe économique difficile, et je suis d'autant plus touché de voir affluer le public. Ce n'est pas facile pour les gens." Des gens qui avaient répondu présents, puisqu'ils étaient plusieurs centaines de milliers à avoir pris place dans les tribunes, occupant chaque parcelle de terre disponible autour du circuit pour voir leur idole mener la course devant Kimi Raïkkönen et son coéquipier Felipe Massa, quand le leader et triple champion du monde en titre Sebastian Vettel était relégué à la quatrième place, incapable de résister à la fougue de l'écurie au cheval cabré.
Alors oui, l'émotion était à son comble une fois le drapeau à damier franchi. Les deux compères pouvaient tomber dans les bras l'un de l'autre puis se jeter dans ceux de leurs mécaniciens. Sur le podium, et sous les yeux de sa douce Dasha, Fernando Alonso avait les larmes aux yeux en écoutant, sourire béat, l'hymne national. "Gagner ici, c'est une émotion fantastique. Gagner à la maison, c'est toujours spécial ! Même lorsqu'on l'a déjà connu. Les derniers tours sont toujours très émouvants", déclarait le champion qui revient à quelques longueurs du duo de tête au championnat du monde, composé de Sebastian Vettel et Kimi Raïkkönen.
Le champion, amoureux transi de sa beauté slave Dasha Kapustina, qui n'aura rien manqué de la course de son pilote depuis le paddock, pouvait poser tranquillement, entouré de son écurie et de sa famille, le sentiment du devoir accompli. Et la satisfaction intime d'avoir fait plaisir à ses supporters venus en masse l'applaudir.