Laurent Blanc devra en prendre acte pour ses prochaines sélections, notamment pour les premières rencontres comptant pour les éliminatoires de l'Euro 2012 : sur les cinq cadres de l'équipe de france mis au banc des accusés suite aux événements du Mondial sud-africain, quatre ont été sanctionnés.
Suite au rapport rendu par la commission d'information exceptionnelle diligentée pour étudier les circonstances de la grève de Knysna, le camp d'entraînement des Bleus en Afrique du Sud où avait eu lieu la mortifiante insurrection des joueurs, cinq joueurs dont la responsabilité avait été mise en évidence avaient été déférés devant la Commission Fédérale de Discipline de la FFF : le capitaine Patrice Evra, le vice-capitaine Franck Ribéry, l'auteur des insultes Nicolas Anelka, Jérémy Toulalan (impliqué dans la rédaction et la lecture de la lettre des joueurs), Eric Abidal (pour avoir refusé de jouer la dernière rencontre).
Réunie mardi matin à Paris, la commission a choisi de sanctionner quatre d'entre eux. Si Eric Abidal a été épargné, Patrice Evra, à l'initiative de la fronde, a écopé de cinq matches de suspension ferme. Franck Ribéry est privé de tunique bleue pour trois rencontres, Jérémy Toulalan pour une. Quant à Nicolas Anelka, qui a toujours soutenu que les termes rapportés par L'Equipe n'étaient pas ceux qu'il avait prononcés et qui a intenté une action en diffamation contre le quotidien sportif, dix-huit matches d'exclusion ont été décidés à son encontre. Une lourde sanction qui a quelque chose d'anecdotique, tant l'hypothèse d'un retour futur du joueur en bleu semblait inenvisageable au regard des événements...
Evra, Abidal et Toulalan était présent au siège de la Fédération, dans le XVe arrondissement de Paris, mais Franck Ribéry, pas libéré par le Bayern Munich (en pleine préparation, à quelques heures de sa rentrée), et Nicolas Anelka, qui "n'a pas donné signe de vie" et n'était pas représenté selon L'Equipe, ont fait défaut.
Jean-Pierre Escalettes, Alain Boghossian, Raymond Domenech ou encore Jean-Louis Valentin ont été auditionnés en qualité de témoins. Tandis que l'audition finale de Domenech, plus longue que les autres, se déroulait, Jean-Louis Valentin, l'ancien directeur général adjoint de l'équipe de France, démissionnaire avec pertes et fracas lors des événements de Knysna, réagissait : "J'ai senti les joueurs sincèrement désolés, marqués et meurtris par ce qui s'était passé, ils étaient conscients qu'il y a eu un dérapage collectif, a-t-il déclaré. Je crois que maintenant il faut savoir tourner la page et passer à autre chose. Il y a eu un très bon dialogue qui a duré assez longtemps. En tant qu'amoureux et supporter de l'équipe de France, je pense que chacun a droit à une seconde chance."
La page est-elle désormais réellement tournée ?