Invité de Nagui dans La Bande originale sur France Inter ce 18 octobre, Gérard Depardieu a rebondi sur le scandale Weinstein. Le producteur et distributeur américain, l'acteur français le connaît bien. Au micro, il a raconté son face-à-face tendu avec le mogul accusé par de nombreuses actrices et collaboratrices de harcèlements et agressions sexuelles.
"Je connais bien le Weinstein en question, je lui ai tiré les cheveux un jour", confesse Gérard Depardieu avec sa gouille. Il s'explique : "Je produisais le film de Nick Cassavetes Unhook the Stars [Décroche les étoiles, sorti en 1996, NDLR] et nous avions une série de films à faire avec lui dont le She's So Lovely avec Sean Penn et Robin Wright. C'était le dernier film écrit par John Cassavetes. Nick voulait faire le film, mais c'était distribué par Miramax. Et puis je m'aperçois qu'il nous avait fait un deal où il nous volait carrément."
Épaulé par René Cleitman, le producteur de Cyrano de Bergerac et de She's So Lovely, il se rend chez Robert de Niro à Tribeca pour parler Harvey Weinstein. : "Il me dit 'How are you doing ?'. Mais je ne comprends pas. Je n'aime pas l'anglais. Au moins avec le russe je me débrouille. Et là, j'étais tellement énervé que je suis passé derrière son bureau. Je lui ai dit : 'Harvey, si tu fais quelque chose, tu vois mes deux doigts : ils te crèvent les yeux ! Tu touches une chose sur le deal, sur ta parole donnée, je te crève les yeux et je te tue."
Là-dessus, René Cleitman se tourne vers Gérard Depardieu. "Enfin Gérard, faire une chose pareille en Amérique...", lui a-t-il glissé. Assistant à la scène, Robert de Niro n'a pas eu l'occasion d'en placer une. "Je lui ai dit : 'Il a essayé de nous enculer. Ne t'en occupe pas, c'est mon business, c'est entre Harvey et moi, ça n'a rien à voir avec toi !'", raconte le rugueux comédien français.
La conclusion de l'histoire, c'est qu'Harvey Weinstein "a respecté sa parole, forcé" et qu'à Cannes, les deux hommes s'ignoraient. "Je pense qu'il avait très peur", assure Depardieu qui a également ajouté ne pas avoir "envie de commenter ce qui se passe en ce moment".