Ce week-end, la nouvelle, relayée par de nombreux magazines dont Première, selon laquelle les studios Ghibli mettaient la clé sous la porte faisait l'effet d'une bombe sur la planète cinéphile. Après la retraite annoncée du grand et vénérable Hayao Miyazaki, maître historique de l'animation japonaise, ce deuxième coup aurait pu être fatal aux amoureux du cinéma d'animation nippon (et ils sont nombreux).
Fort heureusement, il y a eu quiproquo sur les propos tenus par le cofondateur de Ghibli, Toshio Suzuki, qui a annoncé que le légendaire studio d'animation japonais stoppait son activité longs métrages. En effet, le producteur a en effet utilisé le mot "shoukyuushi" pouvant signifier "pause" et non le terme plus définitif "kyuushi" qu'on traduira par "terme". Quoi qu'il en soit, c'est tout de même une page qui se tourne pour l'institution japonaise. "Pour l'avenir, il est impossible de continuer à produire des films pour toujours. Pour le moment, nous allons faire une courte pause pour examiner dans quelle direction aller", a confié le cofondateur de Ghibli, rapporte le blog Kotaku.
Les départs à la retraite d'Isao Takahata et Hayao Miyazaki ont fortement ébranlé Ghibli, dont les revenus commerciaux ont lourdement chuté après les échecs de leurs derniers films (Le Conte de la princesse Kaguya et Souvenirs de Marnie). En danger, la firme dont le symbole n'est autre que le Totoro, adorable et cultissime personnage de Mon voison Totoro, reconsidère son avenir. L'économie fragile du studio le forcerait à conserver ses pôles consacrés à la télévision et la publicité ainsi qu'une petite équipe consacrée aux futurs "petits projets" de Miyazaki.
Regardant avec nostalgie l'âge du studio qui avait produit Le Voyage de Chihiro, Princesse Mononoké ou encore Le Château dans le ciel, Hayao Miyazaki avait expliqué dans le documentaire Le Royaume des rêves et de la folie, que "le futur [était] clair" : Ghibli "va s'effondrer, c'est inévitable", trente ans après sa création. Avant cette pause, les aficionados peuvent encore profiter du Conte de la princesse Kaguya, actuellement en salles, et attendront de pied ferme Souvenirs de Marnie, réalisation de Hiromasa Yonebayashi à qui l'on doit l'excellent Arietty et le petit monde des chapardeurs (2011).