Quelques jours seulement après avoir perdu son parrain adoré, Jean-Loup Dabadie, Nicolas Bedos pleure à présent la mort de son père : Guy Bedos est décédé à l'âge de 85 ans, a-t-il annoncé le 28 mai 2020, lui rendant un tendre et poignant hommage sur les réseaux sociaux. "Il était beau, il était drôle, il était libre et courageux. Comme je suis fier de t'avoir eu pour père. Embrasse Desproges et Dabadie, vu que vous êtes tous au Paradis", a-t-il écrit sur Instagram et Twitter. "Au revoir, mon père adoré", s'est quant à elle émue, tout en sobriété, sa soeur Victoria...
Parler de la mort, de sa mort, cela n'avait jamais effrayé ni mis mal à l'aise Guy Bedos. Il allait même jusqu'à soutenir l'ADMD, association qui oeuvre pour le droit à mourir dans la dignité. L'humoriste et comédien avait d'ailleurs lâché : "Si je deviens un poids pour mon entourage, je préfère partir." Son entourage aurait sans doute préféré qu'il reste encore un peu...
Né à Alger en 1934, Guy Bedos a vécu une enfance compliquée, ballotté entre les villes de Kouba et Constantine. Durant ses jeunes années, il n'a pas d'excellentes relations avec ses parents et doit subir les violences conjugales de son beau-père envers sa mère. En juin 1949, il débarque à Paris avec sa famille mais quitte très vite le domicile familial. C'est à 17 ans qu'il prend ses premiers cours de théâtre, à l'école de la Rue Blanche. Très vite, il foule les planches des théâtres et des cabarets et est repéré par le poète Jacques Prévert, qui lui trouve un certain talent pour l'écriture. En 1954, le jeune homme décroche son tout premier rôle au cinéma dans Futures vedettes.
L'année 1965 le voit entrer au music-hall pour la première fois. Dans la foulée, il entame une carrière d'humoriste aux côtés de Sophie Daumier, qui deviendra son épouse et lui donnera une fille, Mélanie. Les années 1970 signent sa révélation : il joue dans plusieurs films à succès comme Un éléphant ça trompe énormément (1976) ou Nous irons tous au paradis (1977, d'après un scénario signé Jean-Loup Dabadie). Entre-temps, Guy Bedos a continué sa carrière d'humoriste et est même devenu scénariste.
Guy Bedos avait fait ses adieux à la scène humoristique en 2013 - ses adieux au théâtre ont eu lieu deux ans plus tard avec la pièce Moins 2. Il avait donné une ultime représentation de son spectacle Rideau !, baptisé pour l'occasion La der des der, sur la mythique scène de l'Olympia, à Paris. Le point final d'une carrière sur les planches particulièrement riche, qui l'aura vu aussi partager l'affiche d'un spectacle en duo avec son amie Muriel Robin en 1992.
Très investi dans la politique, Guy Bedos se revendiquait comme un "homme de gauche" sans pour autant affirmer son soutien à un parti spécifique. Néanmoins, en 2012, il s'était rendu à Hénin-Beaumont pour appuyer la candidature de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles.
Marié à trois reprises, Guy Bedos était père de cinq enfants : Leslie (née en 1957), de son mariage avec la regrettée Karen Blanguernon ; Mélanie (née en 1977) et Philippe (né en 1954, adopté par l'humoriste et décédé en 2010), de son mariage avec Sophie Daumier (disparue en 2003) ; ainsi que Nicolas (né en 1980) et Victoria (née en 1984), de son mariage avec Joëlle Bercot.