Réactualistion du 7 janvier à 21h : Après le démenti de TF1, la société Endemol vient à son tour d'envoyer un communiqué, à lire ci-dessous en intégralité.
"Suite à la parution ce jour sur le site Le Point.fr d'un article intitulé " de graves accusations lancées par un avocat contre TF1 ", Endemol rappelle qu'elle n'était pas la société productrice des émissions Ile de la tentation diffusées sur TF1 de 2002 à 2008 sur lesquelles portent des contentieux judiciaires, le producteur en était Glem, devenue TF1 Productions.
Endemol précise qu'elle n'est nullement concernée par quelque accusation que ce soit de corruption, contrairement à ce qu'ont pu relayer certains sites internet.
Endemol, confirme que, bien que non concernée par ces litiges, une réunion s'est tenue dans ses locaux le 30 octobre 2007, en présence, entre autres, de Monsieur Sébastien Frapier et de Maître Jérémie Assous, afin d'échanger sur les éventuelles conséquences jurisprudentielles de l'audience à venir devant la Cour d'Appel de Paris le 4 décembre 2007, alors même que le dossier Ile de la Tentation était un cas particulier.
Endemol dément les faits tels que relatés par Le Point.fr."
Réactualisation du 7 janvier à 17h30 : La réaction de la chaîne ne s'est pas fait attendre. TF1 a envoyé un communiqué de presse aux rédactions pour annoncer la couleur : "TF1 prend acte des déclarations rapportées par Le Point.fr et les dément avec la plus grande fermeté et entend donner à ces déclarations toute suite judiciaire qu'il convient". Dont acte.
Article du vendredi 7 janvier 2011 à 14h37 : Le conflit juridique autour des candidats de l'Ile de la tentation prend une tournure digne d'un film hollywoodien. Outre les requêtes de ces candidats qui interviennent dans cette affaire, il est désormais question d'une tentative de corruption dont l'avocat Me Jérémie Assous (qui défend les tentateurs et autres candidats de télé-réalité) aurait été la victime. Et c'est TF1 qui en serait à l'origine... d'après Emmanuel Berretta sur le Point.fr.
Rappel des faits : la guéguerre de la télé-réalité
Au premier plan de cette histoire, des candidats de télé-réalité (Ile de la tentation principalement) qui sont en conflit avec les sociétés qui produisent les émissions. Après de nombreux renvois au tribunal, ils ont réussi à requalifier leur prestation en travail, en juin 2009. Ce changement d'étiquette, obtenu grâce à la pugnacité du jeune avocat Me Assous, amène de nombreux changements d'ordre financier : l'établissement de fiches de paie, le paiement d'heures supplémentaires et les indemnités diverses. Ainsi, cette décision de justice qui a été un véritable séisme dans la production audiovisuelle, oblige les sociétés à rémunérer les candidats, contrats de travail à la clé.
Mais si la décision de la cour de cassation fait désormais jurisprudence, les anciens candidats ne sont, eux, toujours pas dédommagés à hauteur de ce qu'ils exigent. Dernièrement, 57 anciens tentateurs ont réclamé 400 000 euros chacun à Glem (désormais appelé TF1 Productions).
Notons qu'Endemol, la plus puissante société de production en charge de nombreux programmes de real TV, n'a jamais eu à affronter la justice sur ces cas de requalification de contrat. Et ce, grâce un arrangement qui a eu lieu en 2007 entre l'avocat Me Assous et Endemol : un deal win-win, dans lequel tout le monde est gagnant et qui permet d'éviter de coûteux procès.
Assous accuse TF1 de corruption... et Endemol ne commente pas
C'est à la lumière de ces éléments que l'on peut comprendre la portée des accusations de Jérémie Assous. Emmanuel Berretta affirme dans lepoint.fr que Maître Assous l'a contacté pour rapporter cette médiation entre TF1 (représenté par Sébastien Frapier, directeur des affaires juridiques de TF1), Endemol (représentée par Viriginie Clamels, PDG du groupe en France) et lui-même en 2007.
Au cours de cet entretien (confirmé par toutes les parties), une tentative de corruption aurait eu lieu et Assous raconte au Point.fr : "[Sébastien Frapier] m'a proposé 500 000 euros pour que j'abandonne mes clients en me faisant miroiter la perspective que le groupe TF1 aurait certainement besoin d'un jeune avocat. 'Mais pour qui me prenez-vous ?' lui ai-je répondu. Virginie Calmels, qui, toujours selon ses dires, ne s'attendait pas à cela de la part de TF1, se serai également mise en colère". Devant le refus d'obtempérer d'Assous, Frapier l'aurait menacé d'un contrôle fiscal et de quelques ennuis avec l'Ordre des avocats. Contrôle qui a bien eu lieu quelque temps après... mais sans redressement, précise Assous à notre confrère du Point.fr.
Évidemment, du côté de TF1, on nie et s'offusque de telles accusations, en précisant "si Me Assous devait confirmer ses propos, nous en tirerions alors toutes les conséquences sur le plan judiciaire". Virginie Calmels, qui était présente avec les deux parties, est la seule à pouvoir trancher mais elle se refuse à commenter les faits. Comme le précise Berretta, elle n'a aucun intérêt à critiquer l'une ou l'autre partie : d'un côté, son groupe a réussi à négocier habilement un deal avec Assous pour éviter les procès... et de l'autre côté, TF1 est son principal client.
Pourquoi ce déballage maintenant ?
Évidemment, la question est de déterminer pourquoi ce jeune et brillant avocat ne se manifeste que maintenant alors que ce rendez-vous a eu lieu en 2007. Il faut savoir que les négociations entre Jérémie Assous et TF1 sont ardues et les dernières ont encore échoué. Mais surtout, si 57 anciens candidats réclament 400 000 euros à TF1 Prod (la justice tranchera le 5 avril prochain) il faut souligner qu'initialement, ils étaient 58.
TF1 a réussi à négocier un accord avec ce 58ème candidat sans consulter l'avocat Me Assous : une manoeuvre peu fairplay voire inadmissible pour ce dernier ! "Ils ont profité que cet homme sortait de prison pour lui proposer 5 000 euros. Vous imaginez bien que, sortant de prison, il n'a pas fait la fine bouche. TF1 a profité de sa détresse" clame l'avocat.
Ce méli-mélo judiciaire prend des proportions démesurées qui dépassent le cadre de l'affaire en tant que telle et les accusations portées sont graves.