Récompensés aux Golden Globes 2014, sacrés pour leurs performances, Jared Leto et Michael Douglas n'ont pourtant pas fait l'unanimité. Au lendemain des résultats, dans le brouhaha général mixant photos, vidéos et autres réactions, plusieurs sites s'indignent des discours de Michael Douglas et Jared Leto d'un côté, et de Matthew McConaughey de l'autre. Les deux premiers, célébrés dans des rôles de personnages homosexuels et/ou transsexuels, sont épinglés pour des propos assimilés à de l'homophobie, quand le troisième est accusé de ne pas avoir parlé du sida, un comble vu son rôle dans le film Dallas Buyers Club (qui évoque le combat de Ron Woodroof contre la maladie et la FDA qui décide de la mise en vente ou non des médicaments).
Salon, Slate ou encore The Advocate... tels sont les sites où des observateurs décryptent et analysent les "acceptance speeches" des stars honorées. Daniel D'Addario (Salon) n'y va pas par quatre chemins lorsqu'il taxe les discours de Jared Leto (meilleur acteur dans un second rôle pour Dallas Buyers Club) et Michael Douglas (meilleur acteur dans un téléfilm ou mini-série pour Ma Vie avec Liberace) d'homophobie et les accuse d'avoir "montré le pire d'Hollywood" selon Daniel D'Addario.
Leto est en effet épinglé pour avoir commencé son discours par une moquerie sur son anatomie et sa transformation (il a tout rasé notamment). "Je n'ai utilisé aucune prothèse dans ce film. Ce petit cul brésilien était à moi", s'est-il amusé sur la scène du Beverly Hilton Hotel. Pour le journaliste J. Bryan Lowder (Slate), on regrettera qu'il n'ait pas mentionné son personnage de transsexuel dans son discours. De son côté, selon David France (nommé aux Oscars l'an dernier pour le documentaire How to Survive a Plague), l'acteur également rockeur a été l'auteur d'un discours "gênant d'un bout à l'autre". Le journaliste évoque quant à lui une prestation "égocentrique et gamine".
C'est ce même David France qui a aussi visé Matthew McConaughey pour ne pas avoir placé le mot "sida" dans son discours, même si l'acteur a bien terminé en disant que Dallas Buyers Club n'était "pas un film sur la mort, mais sur la vie". Pour le cinéaste, "le film présente la communauté gay comme docile et résignée face à la mort", avant que l'arrivée du personnage de Matthew McConaughey, présenté comme un héros ultime.
Enfin, Michael Douglas en prend également pour son grade. Sa prestation dans la peau du virtuose pianiste Liberace n'est pas remise en cause, mais son discours dérange également. David France a notamment buté sur le terme "efféminé" utilisé par l'acteur revenu d'un cancer de la langue : "Étant l'acteur paranoïaque que j'étais, j'ai pensé que peut-être, j'étais un peu plus efféminé dans ce rôle que je ne l'étais avant", déclare-t-il, faisant allusion à son autre collaboration avec Steven Soderbergh, dans le film Traffic. "C'était grossier" selon le réalisateur. Pour le journaliste de Salon, l'intervention de Douglas "était pire", et de souligner le fait que l'acteur avait déjà eu une sortie douteuse sur la sodomie lors des derniers Emmy Awards où il avait été primé.