"C'est arrivé il y a quinze ans. C'est curieux, hein, moi je ne pensais pas qu'il y avait si longtemps." C'est face à Laurent Delahousse dans son émission 19h le dimanche diffusée le 20 mai 2018 sur France 2 que Jean-Louis Trintignant a de nouveau évoqué avec douleur et émotion la disparition de sa fille Marie, morte à la suite des coups portés par son compagnon d'alors, Bertrand Cantat. Aujourd'hui âgé de 87 ans et alors qu'il se produit actuellement au théâtre pour le spectacle poétique et musical Trintignant Mille Piazzolla, l'acteur français a admis que le décès de sa fille continuait à le hanter chaque jour. "C'était en 2003. Ça m'a beaucoup détruit, je n'arrive pas à m'en remettre. En même temps, on est fait de nos bonheurs et de nos drames", a-t-il ajouté.
Répondant à l'intervention de Laurent Delahousse, qui lui disait qu'il était "resté longtemps dans une forme de silence, de contemplation" qui lui ont par la suite permis de pouvoir se "relever", Jean-Louis Trintignant a répliqué : "Je ne me suis pas tellement relevé. Parce que je vais de plus en plus mal depuis quinze ans. Je vais de plus en plus mal", a-t-il poursuivi. Frappé par le deuil, mais aussi très éprouvé par la maladie, lui qui a révélé l'an dernier qu'on lui a diagnostiqué un cancer, le comédien éprouve également des difficultés à se déplacer et souffre de cécité. Malgré ces importants problèmes de santé, il affirme qu'il trouve un peu de réconfort dans son métier. "Il y a des gens qui me disent des fois : 'Vous devriez faire ce film, ça vous fera du bien', mais c'est vrai d'ailleurs, c'est un peu vrai. Ça me fait du bien, ça fait du bien de travailler", a-t-il concédé.
La dernière apparition de Jean-Louis Trintignant au cinéma remonte à l'an dernier pour le film Happy End de Michael Haneke (présenté au 70e Festival de Cannes). C'est d'ailleurs avec le réalisateur autrichien qu'il avait amorcé son grand retour en 2012 dans Amour (Palme d'or à Cannes).