Quelques mois après la disparition d'Emmanuelle Riva, sa partenaire dans Amour disparue à l'âge de 89 ans des suites d'un cancer, Jean-Louis Trintignant révèle qu'il est lui aussi atteint d'un cancer. Au cours d'une interview accordée au magazine Première, le célèbre acteur vu dans Un homme et une femme, Le Conformiste, Et Dieu créa la femme ou Ma nuit chez Maud fait cette confidence avec un recul surprenant.
"Avant j'avais peur du cancer, confie l'acteur en proposant une cigarette au journaliste. Plus maintenant, j'en ai un !" Puis il continue, toujours avec humour : "Quand je signe des autographes – comme je ne vois plus grand-chose, c'est difficile mais bon – je signe 'Jean-Louis Trintignant' et je précise en dessous 'à la fin de sa vie'."
Le comédien de 86 ans, qui est à l'affiche du dernier film de Michael Haneke, Happy End, n'a pas précisé de quel type de cancer il souffrait, ni s'il était à un stade avancé. Toujours est-il qu'en 2004, France Dimanche évoquait des propos que Trintignant avait tenus à Madame Figaro dans sa première interview depuis la mort tragique de sa fille Marie Trintignant. "Être vieux, c'est douloureux, physiquement ; j'ai un cancer comme tout le monde, du diabète aussi...", avait-il déclaré.
Un cancer qu'il relativisait avec un décalage assez ahurissant. "J'ai vécu la chose la pire qui pouvait m'arriver. J'ai perdu la personne que j'aimais le plus au monde. Alors, maintenant...", affirmait-il dans la foulée à TF1.
Outre ce cancer dont il parle de nouveau dans Première, Jean-Louis Trintignant revient sur sa carrière et notamment sur ce moment où il est devenu une sorte d'icône, un sex symbol, aux côtés de Brigitte Bardot. À l'époque du film de Roger Vadim, il prend conscience de son pouvoir de séduction. "Ah, ça m'a fait du bien ça, oui. Et du mal, à cause du star system, des paparazzi... Je détestais ça. Les drogues aussi m'ont fait du bien pour surpasser ma timidité, avoue-t-il. Si je n'avais pas fumé des pétards, je serais toujours le type seul, au fond de la pièce. Je ne veux pas faire l'apologie des drogues douces, surtout, mais je dois avouer que Bardot et les drogues, ça m'a aidé oui."
Enfin, à propos de sa prétendue concurrence avec Alain Delon qui lui aurait pris plusieurs rôles : "Je lui en ai piqué aussi. Je parle des filles, hein...", assure-t-il.
Interview à retrouver en intégralité dans le magazine Première, N° 479 du 6 septembre 2017.