Cette fameuse cagnotte n'a pas fini de faire parler ! Mis en place pour soutenir le policier qui a tué le jeune Nahel à Nanterre le 27 juin dernier, avant d'être mis en examen pour homicide volontaire, cet appel aux dons avait récolté plus d'1,6 million d'euros, finalement versés à la femme du fonctionnaire. Une réussite pour son créateur, le chroniqueur d'extrême-droite Jean Messiha... mais qui pourrait à son tour lui coûter la prison !
En effet, la famille du jeune homme tué par le policier a porté plainte pour "escroquerie en bande organisée, recel d'escroquerie en bande organisée, détournement de finalité d'un traitement de données à caractère personnel et recel de détournement de finalité d'un traitement de données à caractère personnel", tout en dénonçant notamment les "mensonges" du quinquagénaire proche d'Eric Zemmour.
Celui-ci avait opposé le fonctionnaire de police, présenté "comme un 'héros du Bataclan", et l'adolescent, qu'il décrivait "publiquement et mensongèrement comme un 'multirécidiviste". En réalité, le policier "ne serait, en aucun cas, intervenu" lors des attentats à Paris. Et, pire : les informations données sur Nahel, "nécessairement données par un ou plusieurs membres des forces de l'ordre" et "dans le but de le "criminaliser", entreraient manifestement dans la violation du secret de l'instruction.
Et cette lourde faute pourrait lui coûter très cher, puisqu'elle est punie de trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende ! Surtout qu'il cumule d'autres infractions, puisque la cagnotte pourrait être interdite si elle venait à servir à autre chose que d'aider la famille du policier à vivre. En effet, si elle est utilisée pour "payer une amende, une sanction ou des dommages et intérêts", elle deviendra illégale et devra être rendue.
D'ailleurs, les avocats de la famille de Nahel ont porté plainte également contre "toute personne bénéficiant de la cagnotte, quand bien même elle serait de la famille du policier ayant tué Nahel", expliquant que tous les bénéficiaires "se rendraient dès lors coupables de recel d'escroquerie en bande organisée". Selon nos confrères de BFM TV et de l'Indépendant, mises bout à bout, l'ensemble de ces infractions sont passibles de dix ans d'emprisonnement et d'un million d'euros d'amende. Une très grosse punition pour celui qui se satisfaisait de son succès...