La cagnotte est finalement arrivée à destination : une semaine après que Jean Messiha, chroniqueur d'extrême-droite, ait annoncé la clôture de son appel aux dons pour le policier qui a tiré sur le jeune Nahel le 27 juin dernier, la somme colossale d'argent récoltée a été versée à sa femme. Qui a tenu à répondre aux polémiques : elle se serait en effet "engagée par écrit à ce que l'intégralité des fonds collectés soient utilisés conformément à l'objectif de la collecte de fonds, c'est-à-dire aux seules fins de subvenir aux besoins de la famille" a expliqué la plateforme, mise en cause par de très nombreux internautes pour avoir autorisé la cagnotte alors que le policier est mis en examen pour "homicide volontaire".
Et qui a précisé qu'aucune "partie des fonds collectés ne sera utilisée de quelque manière que ce soit pour assurer la défense de son mari ou pour compenser les condamnations susceptibles d'être prononcées à l'encontre de son mari à la suite des événements survenus à Nanterre". Mais cela n'a pas calmé les opposants à cette cagnotte, nombreux, et notamment l'acteur et réalisateur engagé Mathieu Kassovitz, qui a réagi d'un sobre mais éloquent "La honte" sur sa story Instagram.
Mais il faut savoir que la bénéficiaire de l'argent, dont le mari a continué de garder son salaire même s'il est actuellement en détention provisoire grâce à l'intervention de ses supérieurs, ne touchera peut-être pas la somme en entier... voire pas d'argent du tout. En effet, un don si important entre dans une certaine catégorie de taxation en France, et peut être imposable à plus de 60%. Avec la somme que la plateforme devrait retirer pour son propre bénéfice, la jeune femme pourrait ne toucher qu'un peu plus de 600 000 euros.
Mais ce n'est pas tout : la famille de Nahel, assassiné lors d'un contrôle routier par le fonctionnaire de police, a porté plainte contre cette cagnotte. Et aurait des chances de la faire annuler au motif qu'il est interdit en France "d'ouvrir ou d'annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d'indemniser des amendes, frais et dommages-intérêts prononcés par des condamnations judiciaires". Si la justice allait finalement dans ce sens, la famille du policier devra rendre l'intégralité de la somme perçue, selon nos confrères du Parisien.