Les femmes de footballeurs, ou WAGs pour les initiés, sont devenues une rubrique à part entière, et ô combien glamour, des chroniques sportives - la homepage du site de référence football365.fr vous invite d'ailleurs à découvrir son best of de l'année en la matière. Ne serait-ce que sur Purepeople.com, on s'est en 2010 délecté du mariage "romantico" de Wesley Sneijder avec sa belle Yolanthe comme des vacances en amoureux des champions du monde espagnols, ou encore des malheurs de Cheryl Cole et des déboires des maris volages John Terry et Wayne Rooney.
Les frères de footballeurs, en revanche, ne bénéficient pas de la même attention ni du même engouement. Pourtant, s'ils n'ont pas le charme qui est l'apanage des WAGs, leurs histoires, elles, ne manquent pas d'intérêt, surtout quand ils s'accrochent au foot - ce doit être dans les gènes. Le quotidien Le Parisien/Aujourd'hui en France, dans son édition du 29 décembre 2010, se penche sur le cas de plusieurs de ces frères au nom encombrant - Ribéry, Makelele, Ménez et autres Cantona...
François Ribéry, dans l'ombre de Franck...
A 23 ans, François Ribéry s'accroche pour vivre sa passion et vivre de sa passion pleinement. Tandis que son grand frère Franck Ribéry, 27 ans, a fait irruption dans les hautes sphères du monde du ballon rond en l'espace de quelques années, s'imposant dans l'un des clubs les plus mythiques (le Bayern Munich) et en équipe de France, François joue en National, à Bayonne (actuellement en position de relégable), et confie cacher souvent son nom "pour ne pas être embêté".
Patrick Makelele, sept crans en dessous...
Du côté de Patrick Makelele, 25 ans, dont l'illustre aîné, Claude Makelele, 37 ans et 71 sélections en bleu, porte le brassard de capitaine du PSG pour son ultime saison, même son de cloche : "Je ne dis pas mon nom de famille en premier. C'est pour me protéger et éviter les questions embarrassantes sur mon frère." Le Parisien précise toutefois que, si la notoriété du frère est envahissante, c'est leur père André-Joseph, ancien international zaïrois, qu'il prend en modèle, lui qui a "dribblé Pelé".
Lesly Malouda, le galérien...
A 26 ans, Lesly Malouda joue en France, en Ligue 2, pour le club de Dijon. Mais si son aîné Florent Malouda, 30 ans, a progressé avec régularité jusqu'à dominer le championnat de France avec Lyon et atteindre les cîmes du foot européen avec Chelsea, club au sein duquel il a remporté la Premier League et atteint la finale de la Ligue des Champions, le parcours de Lesly a été chaotique. Formation à Lens, passage par Istres, retour loupé à Lens et chômage en 2008, relate Le Parisien. Redémarrage en CFA 2 du côté de Toulouse Fontaines, et pige compliquée au FC Annoeullin (PHR). Jusqu'à la vraie seconde chance, lorsque Dijon (8e de Ligue 2 à la trêve) le "recueille" en 2009.
Nicolas Frey : l'Italie aussi, en mois dolce vita...
Sébastien Frey, 30 ans, n'est certes pas parvenu à s'imposer dans les buts de l'équipe de France - barré par Coupet, Landreau et Barthez notamment -, décidant finalement de faire une croix sur la sélection tricolore en 2008 (ce qui ne l'a pas empêché de se vexer de l'absence de coup de fil de Laurent Blanc à sa prise de fonctions en 2010), il n'en connaît pas moins une brillante carrière en club. La dernière décennie en témoigne : quatre saisons à Parme puis cinq, série en cours, à la Fiorentina. Pour son frère Nicolas, 26 ans, le foot se pratique à l'italienne aussi. Mais avec moins de sérénité : des saisons à écumer série B et série C, pour, enfin, connaître la série A avec le Chievo Verone. "Chacun doit faire son chemin. Maintenant, les gens m'appellent Nicolas", analyse-t-il posément.
Zanké Diarra : "La même rage de vaincre"
Le très convoité Alou Diarra est devenu le nouveau boss de l'équipe de France, son ancien coach aux Girondins de Bordeaux Laurent Blanc ayant confié au puissant milieu défensif le brassard de capitaine. Pour la fratrie Diarra, tout a commencé au bas de la cité des 3 000, à Aulnay-sous-bois. Puis il a fallu jouer des coudes : "Alou a trimé et a dû se battre. Je me souviens quand il jouait à Villepinte et qu'il envoyait des lettres de candidature. Seul Louhans-Cuiseaux l'a accueilli, mais il a saisi cette chance..." On connaît la suite. Alors, Alou, 29 ans, encourage son petit frère de 25 ans : "On se parle tous les jours au téléphone. Il me dit de ne jamais rien lâcher, de provoquer la chance (...) Alou est un exemple. Mais, dans tous les clubs, on me compare à lui. On attend beaucoup de moi. Mais chacun ne doit compter que sur lui-même pour réussir." Après avoir connu le CFA et évolué en 2009 avec la réserve du PSG, Zanké, blessé, cherche actuellement un club. Faute de quoi il pourrait bifurquer vers l'informatique, une voie qui réussit à leur frère Idrissa, fondateur d'un réseau social baptisé Sportlandlive qui aide... les apprentis footballeurs dans leur recherche d'un club !
Kevin Ménez, le grand frère : il a jeté l'éponge... mais pas le bébé avec l'eau du bain !
Appelé pour la première fois en équipe de France A en 2010, et brillant avec l'AS Roma, où sa technicité et sa vivacité, louées depuis longtemps, explosent, Jérémy Ménez a brûlé a priorité à son frère aîné, Kevin. Aujourd'hui âgé de 28 ans, Kevin peut se retourner sur un passé de footballeur un peu laborieux, qui a dû se construire autour de l'éclosion de son jeune frère. "Je joue depuis toujours le rôle de grand frère avec Jérémy. Quand il était pro à Sochaux, il fallait quelqu'un de majeur avec lui, alors je l'ai suivi. Moi, je jouais à Belfort en CFA 2". Suivre Jérémy, c'est en réalité un peu toute sa vie, puisqu'après des expériences de footballeur en DH et DSR en région parisienne, Kevin s'est installé à Monaco (un ancien club de Jérémy) pour se rapprocher de Rome : Kevin travaille désormais pour une société qui gère le patrimoine de plusieurs footballeurs, dont son frère.
Joël Cantona : La fierté, un trait de famille...
Etre frère du King, avec, comme lui, une bobine à bobines (Joël a également joué au cinéma, débutant dans Le Bonheur est dans le pré avec son frère, et apparaissant notamment dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre), ce n'est pas simple. D'autant qu'Eric Cantona est toujours capable de faire l'actualité (artistique, par exemple), voire le buzz (social-politique, par exemple). Mais l'autre Canto, aujourd'hui âgé de 43 ans et qui peut sse targuer d'une carrière de défenseur de presque 15 ans au haut niveau, a en partage avec son illustre aîné un sens de l'honneur bien trempé : "Vous savez, il y a très peu de footballeurs pros. Alors, frère d'Eric Cantona ou pas, il faut pouvoir y arrive. Et puis, je peux être fier d'avoir porté le maillot de l'OM en 1ère Division. Je ne jouais pas à Charleville-Mézières ou Calais, moi, même si je n'ai rien contre ces clubs-là. Avoir joué à l'OM, je ne le dois qu'à moi-même. Savoir si ça m'a aidé ou pas d'avoir un frère comme Eric, c'est une question qu'on ne se pose pas dans la famille."
A quand un match caritatif des familles du foot ?