Il avait participé à la saga emblématique de Sissi en incarnant le rôle de l'Empereur François-Joseph d'Autriche face à Romy Schneider. L'acteur autrichien Karlheinz Böhm est mort jeudi 29 mai à l'âge de 86 ans, rapporte l'AFP, selon une annonce de l'organisation non gouvernementale "Menschen für Menschen", qu'il avait fondée en novembre 1981. Il est décédé des suites d'une longue maladie dans sa maison à proximité de Salzbourg (centre de l'Autriche), a indiqué un porte-parole de l'association "Menschen für Menschen".
Originaire de la ville de Darmstadt en Allemagne, Karlheinz Böhm est né d'une mère chanteuse d'opéra et d'un père chef d'orchestre mondialement connu. Acteur en Allemagne, Karlheinz Böhm a surtout connu la gloire et lancé sa carrière internationale grâce à son interprétation du rôle de l'Empereur François-Joseph d'Autriche, mari de l'Impératrice Sissi jouée par Romy Schneider, dans la mythique trilogie du milieu des années 1950, avec son physique de gendre idéal. Il changera radicalement de registre avec Le Voyeur, du réalisateur Britannique Micheal Powell, utilisant le nom de Carl Boehm, et tiendra plusieurs rôles dans des films de l'Allemand Rainer Werner Fassbinder.
S'étant éloigné du cinéma qui ne le satisfaisant plus autant, Karlheinz Böhm va s'impliquer toujours plus dans la politique et l'humanitaire. En mai 1981, dans l'émission de la télévision allemande Wetten dass... ?, il défie le public: "Je parie qu'il n'y a pas un tiers des téléspectateurs qui feraient don d'un Schilling, d'un Deutsch Mark ou d'un Franc suisse pour venir en aide aux populations du Sahel", région d'Afrique alors touchée par une crise de famine. L'acteur réussit à collecter 1,2 million de Deutsch Mark et crée l'ONG "Menschen für Menschen", association qu'il dirigera jusqu'en 2011. La présidence a été reprise par sa femme Almaz (mère de ses enfants Aida et Niki), rencontrée en Afrique et qu'il a épousée en 1991, car la maladie l'empêchait de continuer à assurer ses fonctions. Il a été fait Grand chevalier de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne en 2002 et son engagement humanitaire lui a valu le Prix Balzan en 2007.
Pour lui rendre hommage, l'association "Menschen für Menschen" a salué le destin unique et l'oeuvre de Karlheinz Böhm et publié sur son site les mots émouvants du défunt : "Il n'y a pas de premier, deuxième ou tiers monde ! Nous vivons tous sur la même planète, dont nous sommes tous responsables."