Son oeuvre continue sa route. Marie Laforêt a laissé un immense patrimoine culturel derrière elle en rejoignant les étoiles, le 2 novembre 2019. Et dans ces archives, l'artiste magnifique avait abandonné certains projets inachevés. Heureusement, l'un d'eux a été récupéré par sa benjamine de 46 ans, Debora Kahn-Sriber. C'est ainsi que paraîtra, le 29 octobre prochain, le livre Nous n'avons pas d'autre choix que de croire chez Michel Lafon, écrits évoquant l'histoire des civilisations, des relations et la foi chrétienne de l'auteure aux yeux perçants.
Elle pensait être encore de ce monde pour pouvoir le faire publier
Elle était si croyante que la mort ne l'effrayait pas. Morte d'un "cancer des os qui s'est généralisé", Marie Laforêt était "très sereine sur le sujet parce que très chrétienne, très croyante", explique Debora Kahn-Sriber au magazine Gala. Depuis que je suis née, je sais qu'elle écrit ce livre. Dans sa tête en tous les cas. Mais elle en a commencé l'écriture en 2015. Au début, elle pensait être encore de ce monde pour pouvoir le faire publier et en assurer la promotion elle-même. Comme je travaillais dans l'édition, on en avait parlé. Et puis, au moment où c'était vraiment la fin, elle a dit à Jean-Mehdi, mon frère, qu'elle voulait que je m'en occupe. Nous avons pris cela comme une promesse à lui faire."
De son vivant, Marie Laforêt entretenait des relations très fluctuantes avec ses enfants. On sait que Lisa Azuelos, Jean-Mehdi-Abraham Azuelos et Debora Kahn-Sriber ont vécu de manière aléatoire avec leur maman. La petite dernière, par exemple, a été envoyée en Suisse de ses 3 ans à ses 6 ans. À 14 ans, elle a été sommée de partir chez son père pour y faire sa crise d'adolescence. La mère de famille, au contraire, estimait avoir été "abandonnée par ses enfants qui lui préféraient leurs familles paternelles", comme elle l'écrit dans son nouvel ouvrage. Mais on ne trouve nulle trace de rage, d'aigreur dans la famille, qui se bat aujourd'hui pour faire vivre son héritage artistique.
"Nous avons envie de dire combien notre mère était extraordinaire au sens propre du terme, conclut Debora Kahn-Sriber. Elle sortait de l'ordinaire par sa beauté, par son intelligence, par son talent d'écriture. On a envie que les gens l'aiment parce que nous, on l'aime malgré tout, à cause de tout et même, surtout, grâce à tout. C'est une admiration sans bornes et une reconnaissance de qui elle a été et de tout ce qu'elle a fait. Evidemment, je ne suis pas très objective, mais tout le travail que l'on est en train de faire, mon frère, ma soeur et moi, c'est aussi une façon de nous la réapproprier, de nous autoriser à l'aimer comme on a envie de le faire..."
Retrouvez l'interview de Debora Kahn-Sriber dans le magazine Gala, n° 1428 du 22 octobre 2020.