C'est un Michel Blanc profondément sincère, sans fard et touchant, qui s'est confié à Paris Match. Au cours d'une longue interview, celui qui est actuellement à l'affiche des Nouvelles Aventures d'Aladin revient sur sa nature, un homme qui dit tout devoir à ses parents, son hypocondrie, mais aussi ses peurs et son équilibre amoureux, lui qui a longtemps vécu seul tout en étant en couple.
Très apprécié du public, Michel Blanc est pourtant méconnu des spectateurs, derrière l'étiquette du comédien touche-à-tout et talentueux. Dans Paris Match, il révèle que ce goût de la comédie, il l'a depuis la maternelle. "Je n'ai pas supporté l'idée d'être figurant", avoue celui qui jouait alors un membre du public au spectacle de fin d'année. Mais le déclic viendra plus tard, lorsqu'il rencontre, au lycée, ses futurs copains du Splendid, Christian Clavier et Thierry Lhermitte en tête.
L'acteur de 63 ans s'épanche également sur son adolescence, douloureuse. "Je n'ai pas aimé cette période. Je n'étais pas fait pour être jeune. J'étais persuadé que je ne pourrais être heureux avant d'avoir 30 ans, déclare le comédien. Son hypocondrie est au coeur de sa souffrance : "Elle est plus liée au souffle au coeur décelé à ma naissance", assure l'intéressé, et non à la maladie de sa mère, qui l'a fait sortir de son cocon. "L'angoisse de perdre un être aimé a définitivement brisé l'enfant en moi", constate le comédien dont la mère est âgée de 84 ans et le père de 92 ans, qui évoque "une sévère radiothérapie qui, tout en la sauvant, lui dévorait les tissus". "Jusque-là je n'avais connu que l'insouciance dans une famille très soudée", rajoute-t-il. J'ai toujours éprouvé beaucoup de gratitude envers eux [...] Je ne fais que leur rendre ce qu'ils m'ont donné."
De quoi donner l'envie à Michel Blanc d'être père ? Pendant longtemps, non. Il voyait en l'enfant "une responsabilité effrayante" qu'il se sentait incapable d'assumer. "J'ai été la priorité de mes parents et j'ai pu me demander si je serais capable d'avoir une autre priorité que ma petite personne, lâche-t-il sans concession. J'en doute peut-être moins aujourd'hui." Et d'ajouter qu'il pourrait très bien devenir père si l'occasion se présente : "Je n'ai rien contre l'idée d'un enfant et je vis avec quelqu'un qui est en âge d'en avoir."
Ce quelqu'un, c'est une "compagne" dont il taira le nom comme la profession, elle qui ne travaille pas dans la comédie. Une femme qui a visiblement réussi à changer notre Michel Blanc, homme à qui l'engagement "faisait très peur". "Mais ça n'est plus le cas [...] Nous vivons à deux et j'en suis heureux", assure le comédien, épanoui.
Reste un homme hanté par la "peur de la mort". Le décès récent de Pascal Chaumeil, avec qui il a a travaillé sur le récent Un petit boulot, en tant que scénariste et acteur, n'a guère aidé. Il lui rend hommage : "Ça m'a sidéré. Il est allé jusqu'au bout du montage avec une volonté incroyable. Il a rendu sa copie jusqu'à faire une première projection un lundi. Trois jours après, il était mort", se souvient Michel Blanc.
Interview à retrouver en intégralité dans Paris Match, en kiosques ce 22 octobre.