Dans la série des unes choc et provocantes, Fuera de serie vient de réaliser un joli coup, volontaire ou non.
Sur la couverture du populaire magazine espagnol, on voit en effet le visage de Michelle Obama apposé sur une célèbre toile de 1800 signée Marie-Guillemine Benoist et intitulée Portrait d'une Négresse, une représentation de l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises à la fin du XVIIIe siècle. Un montage qui vient illustrer un portrait dithyrambique de la première dame des États-Unis dans la publication.
Mais si l'artiste responsable de cette oeuvre, la Britannique Karine Percheron-Daniels, défend son bien et confesse son admiration pour la First Lady américaine à la popularité immense outre-Atlantique, le résultat est loin de celui qu'elle espérait. "Je n'ai jamais eu l'intention de choquer personne. (...) A mes yeux, l'image que j'ai créée est celle d'une belle femme avec un beau message : pour la première fois dans l'histoire, la première dame des États-Unis est une femme noire qui affiche fièrement sa féminité (la nudité), ses racines (l'esclavage) et son pouvoir (première dame des États-Unis, drapée dans le drapeau américain). (...) Je ne suis pas raciste. J'essaie, avec mon art, de montre la beauté et non la saleté", explique-t-elle ainsi sur son site Internet.
Sauf qu'en apparaissant à moitié nue et en esclave, Michelle Obama est présentée, pour beaucoup d'observateurs, comme une femme soumise semblable aux esclaves de l'époque forcées de satisfaire les envies de leur maître. Un symbole "d'une propagande raciste". Bien loin de son image et de son véritable rôle auprès de son époux président des États-Unis. Femme engagée, appréciée de tous, louée pour son style, son élégance et sa proximité avec les gens, la First Lady a véritablement révolutionné ce rôle ces dernières années et inspire même le concurrent de Barack Obama à la présidentielle, Mitt Romney, qui possède, avec son épouse Ann Romney, sa propre Michelle Obama.
La une de Fuera de serie risque donc de faire grand bruit, et pas forcément de manière positive. Si l'artiste se dit persuadée que Michelle Obama appréciera, on peut douter que cette dernière se reconnaisse en esclave à demi-nue et offerte dans le Stars and Stripes...