Mort de David Servan-Schreiber: Il aura espéré jusqu'à la fin... Obsèques mercredi
Publié le 25 juillet 2011 à 21:15
Par Laureline R.
David Servan-Schreiber en 2003. David Servan-Schreiber en 2003.© Abaca
David Servan-Schreiber - Guérir
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Réactualisation de 21h20 : Une messe sera célébrée mercredi à 17h30 en l'église Saint-Eustache à Paris pour le neuropsychiatre David Servan-Schreiber, décédé dimanche à 50 ans d'un cancer, a annoncé son frère Franklin à l'AFP, comme nous vous l'annoncions. Une autre messe suivie de l'inhumation "dans l'intimité familiale" aura lieu le lendemain jeudi à Veulettes-sur-Mer (Seine-Maritime). Des dons peuvent être adressés à l'Institut Curie, a précisé la famille.

Le neuropsychiatre David Servan-Schreiber est décédé dimanche 23 juillet au soir, à l'âge de 50 ans, à l'hôpital des Hauts Falaises à Fécamp (Seine-Maritime), comme l'a annoncé son frère Franklin à l'AFP. "Il est parti en douceur. Il s'est éteint en paix et sereinement", a-t-il déclaré lorsqu'il a confié la nouvelle. Décédé peu avant 22 heures, il était "depuis trois jours dans un semi-coma".

Cela faisait près de vingt-ans que le célèbre médecin, fils aîné de Jean-Jacques Servan Schreiber (fondateur du magazine L'Express) et de Sabine Becq de Fouquières, luttait contre un cancer qu'il avait réussi à combattre mais qui avait ressurgi il y a plus d'une année. Brillant, celui qui avait redonné espoir à des milliers de personnes était obsédé depuis quelques semaines par une idée : "Je ne voudrais pas que ce qui m'arrive jette un doute sur ma méthode".

Car en dépit de son décès, survenu de longues années après l'apparition de son mal (il a repoussé la mort avec habileté et courage), il souhaitait que chacun reconnaisse les bienfaits de ses formules mises en place pour lutter contre le cancer et la dépression, et exposées dans ses ouvrages à succès Guérir (2003) et Anticancer (2007).

Ainsi cet adepte de la guérison "sans médicaments, ni psychanalyse", et de soin par l'exercice physique, la méditation, ou la nutrition contrôlée (augmentant le potentiel naturel d'autodéfense), avait exprimé et réaffirmé ses idées - largement controversées dans le milieu scientifique - dans On peut se dire au revoir plusieurs fois, livre confession publié en juin 2011 aux éditions Robert Laffont. Cet ultime ouvrage a été fait pour répondre à la question "Si je suis rattrapéé par la maladie alors que je pense, mange, bouge, respire et vis anticancer, alors que reste-t-il d'Anticancer ?". Ces écrits défendent son oeuvre et relatent une conversation pleine de lucidité avec la mort, tout en offrant aux lecteurs de nombreuses notes d'espoir, de force et ses rêves d'avenir.

"Je suis atteint d'un glioblastome de stade 4 dont les pronostics sont parmi les plus mauvais de tous les cancers", avait-il confié en avril dernier lors de son anniversaire entouré de ses piliers, insistant sur le fait que la bataille se poursuivait de plus belle malgré tout. Dans une interview récemment accordée au Nouvel Observateur, il s'était montré serein et avait réaffirmé son envie d'être d'une aide véritable pour de nombreux malades : "L'idée que mon expérience peut aider d'autres personnes me fait beaucoup de bien. Ce n'est pas gagné, mais il y a une vraie chance, je l'espère." Le magazine publiait également les bonnes feuilles de son dernier ouvrage.

David Servan-Schreiber, né à Neuilly, étudiant à Necker puis à l'université de Laval au Québec, avant d'être diplômé d'un doctorat de neurosciences cognitives à Pittsburgh, aux États-Unis, y a écrit des lignes sur son clan, notamment sur ses enfants Sacha, 16 ans, Charlie, 2 ans et Anna, 7 mois. "Ils font partie des plus belles réussites de ma vie. Pourtant, quand je pense à Charlie et Anna, qui sont si petits, j'éprouve une grande tristesse. Moi qui parle sans cesse de 'contribuer', je crains de ne pas pouvoir le faire pour ces êtres charmants qui en ont le plus besoin. J'espère tout de même leur laisser une image qui les aidera quand ils grandiront."

"Il n'y a pas de cure miracle contre le cancer, pas de réussite à 100 %. On peut mettre tous les atouts dans son jeu, mais le jeu n'est jamais gagné d'avance", avait-il également écrit. En effet, le jeu est à présent terminé et ses dernières cartes n'auront pas suffi à le sacrer vainqueur...

Le professeur, marié à Gwenaëlle, et soutenu jusqu'au bout par ses trois frères Emile, Franklin et Edouard et sa maman, devrait être enterré mercredi ou jeudi en l'église Saint-Eustache.

 

Laureline Reygner

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