La fête du cinéma à Venise s'est terminée, avec la cérémonie de clôture et la remise du palmarès du jury présidé par l'Américain Michael Mann. Cependant, la 69e édition de la Mostra de Venise s'est à peine achevée que les polémiques ont fait surface.
C'est à travers la presse italienne que les mécontentements se lisent. L'AFP a compilé les "unes" des médias transalpins. Inévitablement, le choix du jury quant au Lion d'or, revenu à Pieta du réalisateur Sud-Coréen Kim Ki-duk, a été critiqué. En effet, La Repubblica se désole de l'absence d'oeuvres italiennes au palmarès et notamment celle de La Bella Addormentata (La Belle au bois dormant) de Marco Bellocchio, avec Isabelle Huppert, présenté comme un des favoris.
La colère du Corriere della Sera se fait sentir dans un éditorial qui s'insurge contre le "verdict discutable" d'un jury qui a couronné un film "davantage aguicheur que beau" avec une mise en scène "sans véritable âme". Le journal va même jusqu'à ajouter : "Ce film méritait un jury capable d'en comprendre les qualités."
La presse italienne a également relayé la bourde qui a eu lieu lors de la remise du Lion d'argent. La récompense a été décerné dans un premier temps à l'Autrichien Ulrich Seidl (Paradis: Glaube) et celui du prix du jury à Paul Thomas Anderson pour The Master. L'actrice française Laetitia Casta, membre du jury, s'est rendue compte de l'erreur et a rétabli la situation. Les lauréats n'ont pas eu l'air de s'offusquer de la confusion, ce seront les journalistes italiens qui parleront de "lapsus impardonnable".
Le directeur de la Mostra Alberto Barbera, fraîchement nommé en décembre, a quant à lui défendu les membres du jury : "Les choix du jury ne se discutent pas. Le reste n'est que spéculations et dissertations académiques. J'ai assisté aux réunions du jury et j'ai vu un jury très démocratique et très serein." Une réponse aux mots du Corriere, qui regrette le fait que le président Michael Mann n'ait pas voulu répondre sur le fait de savoir s'il y avait eu des discussions sur les films italiens, vu qu'il y en avait trois en compétition, lors de la conférence de presse. Plus que mécontente, la presse italienne semble surtout vexée de n'avoir aucun film de son pays dans le palmarès.Rappelant qu'au Festival de Cannes, les polémiques sont incontournables et font partie du jeu, Laetitia Casta, dans un souci d'apaisement, a déclaré que "la déception italienne était normale. Cela se passe aussi à Cannes, il faut accepter le palmarès".