L'affiche du 65e festival de Cannes (2012)
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Que faut-il retenir du Festival de Cannes 2012 ? Son palmarès, évidemment, qui porte au sommet Amour de Michael Haneke - lequel recevait donc sa deuxième Palme d'or après Le Ruban blanc -, mais qui a également entraîné une vague de déceptions et de frustrations et les comédiens qui ont marqué la quinzaine. Mais pas seulement. La manifestation a pris fin, le tapis rouge est rangé et les salles de projection sont vides. C'est le moment idéal pour revenir sur les épisodes marquants de cette 65e édition.
- Les pré-polémiques. Avant même que le Festival ne commence, des désaccords et mécontentements se sont fait entendre. Celui de la sélection officielle, dans laquelle aucun film n'est réalisé par une femme. Le Festival de Cannes ne sélectionnera "jamais un film qui ne le mérite pas simplement parce qu'il est réalisé par une femme. [...] Dans le cinéma, nul doute que la place faite aux femmes doit être augmentée. Mais ce n'est pas à Cannes, ni au mois de mai, qu'il faut poser le problème, c'est toute l'année", avait déclaré le délégué général, Thierry Frémaux. Une position atténuée par le président du Festival Gilles Jacob : "Je suis sûr que, l'an prochain, le responsable de la sélection Thierry Frémaux cherchera avec davantage de soin des films de femmes", déclare-t-il dans une interview au quotidien britannique The Observer. Il considère encore comme une "honte" qu'une seule femme à ce jour ait décroché la Palme d'or, à savoir Jane Campion pour La Leçon de piano en 1993... qui avait quand même dû partager sa récompense avec un homme, Chen Kaige, pour Adieu ma concubine.
- Autre pré-polémique : celle de la sélection de Laurence Anyways, non pour la Palme d'or mais dans la section Un certain regard. Xavier Dolan, jeune réalisateur surdoué, n'avait pas manqué de témoigner son amertume et Thierry Frémaux avait réagi en rétorquant que le réalisateur de 23 ans aurait le temps de voir une de ses oeuvres en compétition pour le prix suprême. Sauf qu'en regardant Laurence Anyways, en mettant de côté l'âge, cette oeuvre troublante et d'une beauté à couper le souffle aurait pu facilement trouver sa place, plus que Des hommes sans loi, thriller de facture très classique.
- Le baromètre "délire" a explosé avec l'équipe du film des Grolandais Gustave Kervern et Benoît Delépine, Le Grand Soir. Démontage de pupitre lors du photocall avec Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel, doigt d'honneur à Brad Pitt, embrassade généreuse avec Tim Roth, président du jury Un Certain Regard où le film était sélectionné et fiesta de folie avec Jean Dujardin : c'était Le Grand Soir, de jour comme de nuit !
- La scène choc d'un film en compétition qui fera couler beaucoup d'encre, ce sera certainement celle de Paperboy, avec Nicole Kidman qui urine sur Zac Efron. Dans le même film, on peut relever aussi celle où Matthew McConaughey se fait sodomiser... Paperboy n'aura pas vraiment séduit, mais aura su faire parler de lui.
- Le scandale, ce sera celui des interviews payantes qu'un distributeur a imposé à des journalistes souhaitant interviewer les acteurs de Sur la route et de Cogan - La Mort en douce. Leurs explications : amener une star à Cannes coûte cher...
- Moment fort et engagé, c'est certainement la présentation du documentaire de Bernard-Henri Lévy,Le Serment de Tobrouk, en présence des vétérans libyens et de deux opposants clandestins au régime de Damas.
- De nombreux artistes présents à Cannes l'étaient à double titre : Isabelle Huppert dans deux films en compétition, Amour et In Another Country, tout comme Mathieu Amalric dans Cosmopolis et Vous n'avez encore rien vu et Michel Piccoli dans Holy Motors et Vous n'avez encore rien vu, et enfin Matthew McConaughey dans Mud et Paperboy. Nicole Kidman pour Paperboy et le téléfilm Hemingway & Gellhorn (hors compétition). Jessica Chastain pour Des Hommes sans loi et Madagascar 3 (hors compétition, évidemment). Sarah Gadon pour Cosmopolis et Antiviral (section Un Certain regard), respectivement réalisés par David Cronenberg et... son fils Brandon ! Bouli Lanners dans De rouille et d'os et Le Grand Soir (section Un Certain Regard).
- Jean-Louis Trintignant n'était là "que" pour un seul film, mais ce sera celui qui obtiendra la Palme d'or, Amour. Un grand retour pour un grand homme qui avait déserté les écrans de cinéma depuis dix ans et le film Janis et John. Une absence marquée par la mort violente de sa fille, Marie Trintignant.
- Le Festival était sexy avec la tenue transparente de Suzanne Clément, héroïne bouleversante de Laurence Anyways ou encore la jupe coquine d'Arta Drobroshi, lors du photocall du film Les Trois mondes. Sans parler des décolletés, ceux de Kristen Stewart pour le tapis rouge de son amoureux Robert Pattinson, ou encore celui de Virginie Efira lors de la cérémonie de clôture.
- Le look de Diane Kruger, membre du jury, en aura surpris plus d'un avec sa robe d'inspiration marquise de la maison Dior pour la cérémonie de clôture. Mais son excentricité n'est rien à côté de celui de la contorsionniste Zlata sur le tapis rouge de Holy Motors. On regrettera l'absence, lors de la montée des marches, des moitiés de Brad Pitt, Angelina Jolie et de Marion Cotillard et Guillaume Canet.
- Le Festival a beau être terminé, les réflexions sur le palmarès continuent. Un semblant de polémique est né : Nanni Moretti, président du jury du 65e festival de Cannes, aurait favorisé les films distribués par la société qui distribue également ses propres réalisations en France, Le Pacte. Grand ponte de la critique cinéma, Jean-Michel Frodon désamorce la controverse, estimant qu'il est peu probable qu'il y ait eu magouille, mais souligne "la prévalence de quelques sociétés, détentrices des films les plus volontiers choisis par les sélectionneurs".
- Et puis l'édition 2012 aura été marquée par la pluie. Cette météo fâcheuse qui aura fait des caprices. Mais il en faut plus pour ternir le cinéma et les paillettes...
Rendez-vous en 2013 pour la 66e édition du Festival de Cannes.
- Les pré-polémiques. Avant même que le Festival ne commence, des désaccords et mécontentements se sont fait entendre. Celui de la sélection officielle, dans laquelle aucun film n'est réalisé par une femme. Le Festival de Cannes ne sélectionnera "jamais un film qui ne le mérite pas simplement parce qu'il est réalisé par une femme. [...] Dans le cinéma, nul doute que la place faite aux femmes doit être augmentée. Mais ce n'est pas à Cannes, ni au mois de mai, qu'il faut poser le problème, c'est toute l'année", avait déclaré le délégué général, Thierry Frémaux. Une position atténuée par le président du Festival Gilles Jacob : "Je suis sûr que, l'an prochain, le responsable de la sélection Thierry Frémaux cherchera avec davantage de soin des films de femmes", déclare-t-il dans une interview au quotidien britannique The Observer. Il considère encore comme une "honte" qu'une seule femme à ce jour ait décroché la Palme d'or, à savoir Jane Campion pour La Leçon de piano en 1993... qui avait quand même dû partager sa récompense avec un homme, Chen Kaige, pour Adieu ma concubine.
- Autre pré-polémique : celle de la sélection de Laurence Anyways, non pour la Palme d'or mais dans la section Un certain regard. Xavier Dolan, jeune réalisateur surdoué, n'avait pas manqué de témoigner son amertume et Thierry Frémaux avait réagi en rétorquant que le réalisateur de 23 ans aurait le temps de voir une de ses oeuvres en compétition pour le prix suprême. Sauf qu'en regardant Laurence Anyways, en mettant de côté l'âge, cette oeuvre troublante et d'une beauté à couper le souffle aurait pu facilement trouver sa place, plus que Des hommes sans loi, thriller de facture très classique.
- Le baromètre "délire" a explosé avec l'équipe du film des Grolandais Gustave Kervern et Benoît Delépine, Le Grand Soir. Démontage de pupitre lors du photocall avec Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel, doigt d'honneur à Brad Pitt, embrassade généreuse avec Tim Roth, président du jury Un Certain Regard où le film était sélectionné et fiesta de folie avec Jean Dujardin : c'était Le Grand Soir, de jour comme de nuit !
- La scène choc d'un film en compétition qui fera couler beaucoup d'encre, ce sera certainement celle de Paperboy, avec Nicole Kidman qui urine sur Zac Efron. Dans le même film, on peut relever aussi celle où Matthew McConaughey se fait sodomiser... Paperboy n'aura pas vraiment séduit, mais aura su faire parler de lui.
- Le scandale, ce sera celui des interviews payantes qu'un distributeur a imposé à des journalistes souhaitant interviewer les acteurs de Sur la route et de Cogan - La Mort en douce. Leurs explications : amener une star à Cannes coûte cher...
- Moment fort et engagé, c'est certainement la présentation du documentaire de Bernard-Henri Lévy,Le Serment de Tobrouk, en présence des vétérans libyens et de deux opposants clandestins au régime de Damas.
- De nombreux artistes présents à Cannes l'étaient à double titre : Isabelle Huppert dans deux films en compétition, Amour et In Another Country, tout comme Mathieu Amalric dans Cosmopolis et Vous n'avez encore rien vu et Michel Piccoli dans Holy Motors et Vous n'avez encore rien vu, et enfin Matthew McConaughey dans Mud et Paperboy. Nicole Kidman pour Paperboy et le téléfilm Hemingway & Gellhorn (hors compétition). Jessica Chastain pour Des Hommes sans loi et Madagascar 3 (hors compétition, évidemment). Sarah Gadon pour Cosmopolis et Antiviral (section Un Certain regard), respectivement réalisés par David Cronenberg et... son fils Brandon ! Bouli Lanners dans De rouille et d'os et Le Grand Soir (section Un Certain Regard).
- Jean-Louis Trintignant n'était là "que" pour un seul film, mais ce sera celui qui obtiendra la Palme d'or, Amour. Un grand retour pour un grand homme qui avait déserté les écrans de cinéma depuis dix ans et le film Janis et John. Une absence marquée par la mort violente de sa fille, Marie Trintignant.
- Le Festival était sexy avec la tenue transparente de Suzanne Clément, héroïne bouleversante de Laurence Anyways ou encore la jupe coquine d'Arta Drobroshi, lors du photocall du film Les Trois mondes. Sans parler des décolletés, ceux de Kristen Stewart pour le tapis rouge de son amoureux Robert Pattinson, ou encore celui de Virginie Efira lors de la cérémonie de clôture.
- Le look de Diane Kruger, membre du jury, en aura surpris plus d'un avec sa robe d'inspiration marquise de la maison Dior pour la cérémonie de clôture. Mais son excentricité n'est rien à côté de celui de la contorsionniste Zlata sur le tapis rouge de Holy Motors. On regrettera l'absence, lors de la montée des marches, des moitiés de Brad Pitt, Angelina Jolie et de Marion Cotillard et Guillaume Canet.
- Le Festival a beau être terminé, les réflexions sur le palmarès continuent. Un semblant de polémique est né : Nanni Moretti, président du jury du 65e festival de Cannes, aurait favorisé les films distribués par la société qui distribue également ses propres réalisations en France, Le Pacte. Grand ponte de la critique cinéma, Jean-Michel Frodon désamorce la controverse, estimant qu'il est peu probable qu'il y ait eu magouille, mais souligne "la prévalence de quelques sociétés, détentrices des films les plus volontiers choisis par les sélectionneurs".
- Et puis l'édition 2012 aura été marquée par la pluie. Cette météo fâcheuse qui aura fait des caprices. Mais il en faut plus pour ternir le cinéma et les paillettes...
Rendez-vous en 2013 pour la 66e édition du Festival de Cannes.