Mardi 10 mars, Nicolas Bedos était l'invité de Marc-Olivier Fogiel dans Le Divan, sur France 3. L'homme aux sketchs parfois grinçants s'y est montré particulièrement fragile lorsqu'il a évoqué ses addictions et une dépression qui aurait pu lui coûter la vie.
Nicolas Bedos dépressif, ce n'est pas nouveau, mais c'est avec une franchise presque désarmante que l'écrivain a évoqué ses années sombres face à Marc-O. "Je ne suis pas le roi du bonheur mais il ne faut pas chercher le bonheur. Dans mon cas, il faut chercher à être malheureux de la façon la plus digne et la plus élégante possible. On peut être marrant sans se marrer, être joyeux sans être heureux", déclare le maître de cérémonie des Molières 2015 dès l'introduction de l'émission. Le ton était donc donné.
À 35 ans, Nicolas Bedos ne cache pas avoir vu des psys à plusieurs reprises mais n'avoir jamais fait d'analyse. "Selon mes proches, ça urge", lâche-t-il avec humour avant d'évoquer plus sérieusement ses problèmes de drogue et de picole – désormais derrière lui – lorsqu'il avait la vingtaine. "J'étais aux frontières de l'ivrognerie. J'ai fait des rechutes. J'ai un rapport très maîtrisé mais néanmoins assez constant avec l'alcool. Mais attention, que l'alcool !", lâche-t-il sans détour. Une grande partie de ses problèmes ayant été occasionnés par ses prises de drogue vers l'âge de 20-21 ans, Nicolas Bedos ne se défonce plus depuis longtemps. "Il ne m'a pas fallu grand-chose pour faire un mauvais trip. J'ai une mauvaise nature. Il ne m'a fallu que quelques lignes pour avoir le coeur dans la gorge", raconte-t-il.
Et puis il y a un jour où ce fut la ligne de trop. Un matin de grande dépression, alors que le Festival de Cannes bat son plein, Nicolas Bedos est dans l'incapacité totale de sortir de sa chambre d'hôtel. Une situation qui a duré quatre mois ! "J'ai fait une crise de dépersonnalisation après une période de désarroi et d'excès de psychotropes. Je me réveille un matin et je suis tétanisé. C'est pas glamour, ce que j'ai vécu. C'est pas le suicide de Schopenhauer mais c'est le suicide", explique-t-il. Puis, il poursuit : "Pendant deux ou trois ans, j'avais peur de mon ombre. Je me réfugiais dans le mutisme, je tremblais. (...) La dépression est une maladie handicapante où on passe d'une crise d'angoisse à une autre, où on ne peut plus travailler, lire, se concentrer." Une situation terrible, demeurée floue dans sa tête, qui a duré trop longtemps...
Sarah Rahimipour