Pablo Escobar n'était pas seulement l'un des plus grands barons de la drogue, à la tête du cartel de Medellín. Le narcotrafiquant, tué le 2 décembre 1993 sur le toit de sa maison par la police colombienne au lendemain de son 44e anniversaire, était également marié et père de famille.
Un quart de siècle après la mort de son époux, Victoria Eugenia Henao, 57 ans, s'apprête à publier ses mémoires, Pablo Escobar : Ma vie et ma prison, attendues pour le 15 novembre 2018. La veuve de Pablo Escobar lève le voile sur de lourds secrets qu'elle a longtemps cachés à ses deux enfants Juan Pablo (aujourd'hui Sebastian), 41 ans, et Manuela, 34 ans. Victoria Eugenia Henao a été violée par Pablo Escobar alors qu'elle n'avait que 14 ans, et lui 25, et a été contrainte à avorter dans des conditions épouvantables.
"Je n'étais pas préparée, je n'ai pas senti la malice sexuelle. Je n'avais pas les bons outils pour comprendre ce que des contacts intimes et intenses signifiaient", raconte-t-elle. Trois semaines après ce rapport non consenti avec Pablo Escobar, Victoria Eugenia Henao commence à se sentir "bizarre" sans pour autant soupçonner qu'elle est enceinte. Celui qui deviendra un an plus tard son mari lui rend alors visite et l'invite à l'accompagner chez une dame dont la maison se situe dans un quartier isolé de Medellin. "Presque immédiatement, une vieille femme m'a demandé de m'allonger sur une civière et a inséré des tubes en plastique dans mon vagin", se souvient-elle. Cet acte forcé devait servir à mettre fin à toute grossesse supposée et à ne prendre aucun risque.
Une fois les tubes logés pour une durée de plusieurs jours, Pablo Escobar renvoie Victoria Eugenia Henao chez ses parents, la jeune fille doit retourner à l'école sans avertir quiconque du dispositif sordide qui lui a été implanté : "J'avais une douleur immense et je ne pouvais rien dire à personne. Je pouvais juste prier dieu pour que cela se termine bientôt." Parce qu'avoir des relations sexuelles et subir un avortement si jeune étaient des sujets tabous dans les années 70 dans la communauté catholique, Victoria Eugenia Henao n'a jamais posé aucune question sur son expérience traumatisante. Ce n'est que quelques années plus tard qu'elle a appris que le mot "viol" correspondait à l'acte perpétré par Pablo Escobar.