Les nounours ne valent pas seulement de l'or aux yeux de leurs jeunes propriétaires. Animal ou doudou, l'ours a inspiré de nombreux auteurs : on le retrouve dans des livres, des dessins animés ou des films comme Paddington de Paul King, qui sortira en salles le 3 décembre. Né de la plume de l'auteur anglais Michael Bond et vedette d'une série de vingt-trois livres écrits de 1958 à 2012, l'ours Paddington est l'illustration parfaite de la cote dont les ours et les nounours jouissent au cinéma.
Ici incarné par Ben Whishaw (et Guillaume Gallienne en VF), ce jeune ours vit au Pérou avec sa tante Lucy. Lorsque celle-ci entre dans une maison de retraite pour ours, il n'a plus personne pour s'occuper de lui. Il prend alors la mer, dans un canot de sauvetage, et débarque à Londres. Il fait connaissance avec sa future famille d'accueil, les Brown, sur un quai de la gare de Paddington. Les Brown décident donc de l'appeler Paddington et l'adoptent... Raffolant de marmelade, portant un duffle-coat bleu, un chapeau noir ou rouge, et parfois des bottes de caoutchouc rouges, Paddington est quelque peu maladroit, curieux et avide de découvertes.
De Ted à Lotso, du buddy à la victime
À l'opposé de Paddington, et dans un tout autre registre, on retrouve Ted. Lui aussi illustre bien l'engouement autour des nounours, mais traité sous l'angle décalé. Ted est le meilleur ami un brin vulgaire de Mark Wahlberg : un ours du genre à boire des bières, à se droguer, à jouer à la console et à enchaîner les blagues misogynes. Et ça fonctionne, puisque Ted a fait rire des millions de spectateurs et séduit au point de donner lieu à une suite.
Pour Michel Pastoureau, auteur du livre L'Ours, histoire d'un roi déchu, "l'enfant trouve en lui son premier compagnon, son ange gardien, son premier dieu", à l'instar du personnage campé par Dakota Fanning inséparable de sa peluche dans Man of Fire, ou dans le moins populaire Les Aventures de Aussie et Ted. Au cinéma, il est pourtant très souvent manipulé par l'adulte. Il peut ainsi être le déclencheur d'une intrigue comme dans L'Ours en peluche de Jacques Deray, où le personnage campé par Alain Delon reçoit un ours en peluche qui lui rappelle immédiatement une aventure avec une infirmière, ou encore dans Nuit blanche à Seattle de Nora Ephron, dans lequel le doudou d'un gamin permet la romance entre Meg Ryan et Tom Hanks. Et que dire du nounours qui sert à filmer à son insu la baby-sitter Scarlett Johansson dans Le Journal d'une baby-sitter ? Ou bien du supertoy de David dans A.I., un ours en peluche animé et compagnon de route du jeune Haley Joel Osment. Ou encore de Lotso, l'ours moqué et torturé de Toy Story 3.
Quant à l'ours, en tant qu'animal, le cinéma l'a régulièrement immortalisé. Jean-Jacques Annaud avec L'Ours en 1988, Sergey Bodrov avec Le Baiser de l'ours ou dans une moindre mesure, À la croisée des mondes, l'ont utilisé comme un personnage clé de leur intrigue. Dans l'animation, il est aussi incontournable, on en veut pour preuves Les Rebelles de la Forêt, Frère des ours ou bien Yogi l'ours.