Ce n'est pas parce que cette 31e édition des Jeux olympiques se veut comme étant celle qui accueille le plus d'athlètes ouvertement homosexuels (49) que cela signifie que ceux n'ayant pas faire leur coming-out doivent aussi être mis en avant. Un article du journaliste Nico Hines, pour The Daily Beast, a ainsi suscité un tollé en raison de méthodes douteuses...
En effet, le journaliste avait cru malin de traquer les athlètes homosexuels qui logent au village olympique à Rio afin d'en apprendre plus sur eux. Une manière de découvrir ceux qui n'ont publiquement jamais rien dit sur leur orientation sexuelle, que ce soit par volonté de garder leur vie privée intacte ou pour des raisons plus professionnels voire même de survie. Car oui, parmi les profils des athlètes connectés sur l'application gay de rencontres, Grindr, nombreux étaient ceux qui cachent leur homosexualité. Nico Hines avait cru amusant de souligner qu'il avait ainsi reçu trois propositions de rencontres en même pas une heure et décortiquait, heureusement sans donner les noms, les caractéristiques de ses athlètes en donnant notamment leur discipline et leurs aspects physiques. Pas besoin d'être Hercule Poirot pour vite découvrir leurs identités...
Le journaliste s'est alors rapidement fait lyncher sur la Toile, la très grande majorité des critiques pointant du doigt le fait qu'il mettait ainsi en danger ces athlètes dont certains sont originaires de pays où l'homosexualité peut valoir la prison ou même la peine de mort ! Devant le tollé, le journal a décidé de retirer son article. "Aujourd'hui, le Daily Beast a pris une décision sans précédent mais nécessaire : nous retirons un article de notre site, The Other Olympic Sport In Rio : Swiping. (...) Cet article n'avait pas l'intention de porter préjudice ou de dégrader les membres de la communauté LGBT, mais l'intention ne compte que peu, l'impact davantage. Nous espérons qu'en retirant cet article en désaccord avec nos valeurs et ce à quoi nous aspirons en tant que journalistes montrera à quel point nous prenons notre erreur au sérieux. (...) Nous avions tort. Nous ferons mieux", a écrit le journal.
Certains athlètes out ont critiqué le journaliste en question à l'instar du skieur américain Gus Kenworthy. "Donc @NicoHines a sans pression outé un tas d'athlètes dans sa quête pour écrire un article de merde où il admet les avoir piégé", a-t-il tweeté. Le nageur Amini Fonua, a lui écrit : "Cela reste encore illégal d'être gay aux Tonga et bien que je sois assez fort pour faire face, ce n'est pas le cas de tout le monde. Respecte ça."
Thomas Montet