Le meurtre de George Floyd, un homme noir de 46 ans asphyxié en pleine rue par des policiers à Minneapolis, a choqué et indigné. Elle a également déclenché une mobilisation mondiale contre les violences policières et le racisme, un combat auquel se joint l'industrie la mode, à l'image de Salvatore Ferragamo. Seulement, la marque italienne serait elle-même adepte d'une politique et de comportements discriminatoires, comme le dénonce l'acteur Tommy Dorfman, qui a collaboré avec elle.
Sur les réseaux sociaux, célébrités, influenceurs et marques ont exprimé leur indignation après la mort de George Floyd et manifesté leur soutien au mouvement Black Lives Matter. Salvatore Ferragamo a rejoint la lutte sur Instagram, en publiant un fond noir pour le BlackOut Tuesday, mardi 2 juin 2020. Le lendemain (mercredi 3 juin), @salvatoreferragamo a posté une photo d'une ancienne campagne publicitaire baptisée "Viva Viva". Quatre mains de femmes issues de communautés différentes y apparaissent.
"Personne ne naît en haïssant une autre personne pour la couleur de sa peau, son origine ou sa religion. On apprend aux gens à haïr, et s'ils peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner l'amour, car l'amour est plus naturel au coeur humain que son opposée", écrit @salvatoreferragamo en légende de l'image, un extrait d'un discours du défunt Nelson Mandela, ancien président de l'Afrique du Sud et leader de la lutte anti-Apartheid. La maison italienne ajoute : "En quête d'un futur pour égal. Le racisme doit s'arrêter maintenant."
Comme pour la marque française Celine, la prise de position de Salvatore Ferragamo a été remise en question par les internautes. L'acteur Tommy Dorfman (notamment vu dans la série 13 Reasons Why) a même dénoncé la politique raciste de la griffe, avec qui il a collaboré. Tommy Dorfman fut le photographe de la campagne Viva Viva de Salvatore Ferragamo.
"En ce moment, il est impératif d'afficher les entreprises racistes. (...) Je regrette de m'être associé à la marque. Je pensais pouvoir les changer en discutant, mais tout ce que j'ai eu, ce sont des excuses insignifiantes. Je me suis dissocié d'eux après qu'ils ont ENCORE discriminé un talent que j'avais casté pour une campagne, alors qu'ils avaient promis de ne pas le faire. Ceux qui dirigent cette entreprise sont racistes. Ils sont transphobes. Ils sont contre le body positivisme", explique Tommy Dorfman dans sa story Instagram.
Il détaille ensuite : "Leur directeur artistique [Paul Andrew, en poste depuis février 2019, NDLR] m'a directement demandé si on pouvait rendre un mannequin noir blanc grâce à Photoshop. Ils m'ont dit directement des choses transphobes, grossophobes et racistes abominables. (...) Ils ont menacé de me poursuivre en justice si j'en parlais, et je n'ai rien dit à cause de la peur. (sic) Merde. Ce temps est révolu."